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PAR LA DEPOPULATION DES CAMPAGNES. 185 n'était recrutée par des familles nouvellement enrichies. Non seulement les enfants qui les constituent sont moins nom- breux que leurs parents , mais comme il faut déduire ceux qui meurent en bas âge, ou gardent le célibat, et qu'il est impossible de ne pas admettre que tel soit le sort d'un quart au moins dans une ville où, sur 29 enfants, 13 n'atteignent pas leur vingt-unième année, il s'en suit que trois généra- tions ou l'espace d'un siècle, suffiraient pour la réduire de plus de moitié (1). » Ainsi, la science statistique constate que , dans les quar- tiers opulents de la capitale, les ménages réguliers ne four- nissent pas un nombre suffisant d'enfants pour remplacer le père et la mère (2). De son côté, la science médicale, par suite d'observations faites, de 1825 a 1856, dans l'un des quartiers les plus po- puleux, au 7e arrondissement, atteste que « si la popula- tion de Paris était abandonnée a ses seules ressources indi- gènes de propagation, elle diminuerait rapidement et finirait par s'éteindre dans un assez court espace de temps. » Ce sont les propres paroles du docteur Duparcque, dans un travail lu par lui à la Société de médecine du départe- ment de la Seine, dans la séance du 5 octobre 1856 (3). Ces résultats ne sont pas assurément particuliers à la ville de Paris ; ils sont absolument les mêmes dans toutes les grandes villes ; seulement avec cette différence ration- nelle qu'ils se manifestent proportionnellement a la masse de la population agglomérée. (1) Mémoires de l'Académie des sciences morales et politiques, tom. n, 2« série, année 1839, p. 281. (2) Voir aussi Études sw (es économistes , par M. Coctiut. Revue ctes Deux Mondes, année 1846, p. 55. (3) Voir Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie du 18 février 1857, p. 113.