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                  CHRONIQUEJ.OGALE.
   L'Exposition des Amis des Arts s'est ouverte le vendredi 25 janvier, et,
dès le premier jour , elle a eu le privilège de fixer l'attention. Plus nom-
breuse qu'aucune des années précédentes, elle offre assez de bonnes toiles
pour montrer que l'art est plutôt en progrès qu'en décadence, et pour
faire honneur à notre ville, surtout si on considère que , par des raisons
que nous n'avons pas à examiner ici , l'élite de nos artistes lyonnais
MM. Bonnefond, Trimolet, Jacquand, Flandrin, Biard, Genod, Duclaux,
Thierriat et tant d'autres n'ont pas exposé. Nous y reviendrons dans notre
prochain numéro.
    — L'abstention de M. Saint-Jean a fait éprouver surtout les plus vifs
regrets. Les fruits , les fleurs et le portrait que les amis de l'auteur ont
été admis à visiter dans son atelier et qui ont été expédiés au loin , sans
passer par l'Exposition, auraient été des modèles pour nos jeunes artistes,
un ornement pour le Salon et un juste motif de satisfaction et d'orgueil
pour les compatriotes du célèbre peintre.
   — Nous avons annoncé dans notre dernier numéro que la ville venait
 d'acheter , par les soins de M. le Sénateur , un très-beau paysage de
Guindrand, représentant un site des bords de la Rivière d'Ain ; ajoutons
que notre musée vient de s'enrichir d'une toile de M. Hector Allemand ,
une lisière de forêt, qui peut passer pour une des meilleures œuvres de
l'auteur.
   — Dans la première séance que l'Académie de Lyon a tenue au commen-
cement de cette année, MM. Sauzet et Rougier ont été installés dans leurs
fonctions de présidents, en remplacement de MM. Bouillier et Bonnet,
arrivés au terme de leur exercice. M. Bouillier a prononcé , à cette occa-
sion, un discours dans lequel il a rappelé les faits qui, depuis deux ans,
ont signalé la marche de la Compagnie.
    Pendant ce temps, il n'est pas de séance particulière qui n'ait été rem-
plie par des lectures, des communications ou des discussions intéressantes.
Les séances publiques ont été portées à trois chaque année ; un public
d'élite, trop nombreux pour le salon de l'Académie , les comptes-rendus
flatteurs dans les journaux, rien n'a manqué à ces fêtes littéraires.
   Les Mémoires de l'Académie ont paru avec régularité ; ils ont reçu une
publicité inaccoutumée ; ils ont été pour la première fois cités, loués dans
les Revues, et, ce qui est plus flatteur encore, ils se sont vendus. Grâce
au succès de ces Mémoires et à l'augmentation de la subvention de l'Etat,
les finances de l'Académie ont permis de reprendre la distribution des
médailles Lebrun , pour encouragement à l'industrie, et de rouvrir avec
des prix de 1,000 et même de 1,500 francs, les concours si fâcheusement
interrompus.
   L'Académie a formé dans son sein un Comité d'histoire et d'archéologie,
dont les premiers travaux justifient toutes les espérances qu'a fait naître sa
création. Enfin les deux présidents sortants se sont appliqués à donner au
public une idée juste de l'importance de la Compagnie, soit en signalant
ses titres dans le présent, soit en rappelant ses titres dans le passé.
    Nous ne pouvons citer le discours de M. Bouillier sans le remercier de
la bienveillance qu'il a témoignée à la Revue du Lyonnais, dans laquelle pa-
raissent depuis deux ans les Mémoires littéraires de l'Académie, et qui,
depuis vingt-quatre ans, a-t-il dit, tient une place si honorable entre tous
les recueils périodiques de la France.
    — L'Académie tenait, le 26 janvier dernier, une séance publique.
Jamais l'affluence des auditeurs n'avait été si grande ; les places étaient
envahies de bonne heure , et celles mêmes des membres de l'Académie n'é-
taient pas toutes épargnées. L'attrait du programme était sans doute pour