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170                LETTRE DE M. A. BERNARD.

 qui ne me semble pas plus authentique, sî c'est celle signée par
un certaine. Jacquemin, que je possède* Les seules cartes qu'on
 puisse citer en fait de géographie politique, pour nos pays, sont
celle de la généralité, publiée en 1767, par l'abbé Berlier ; celle
du diocèse, publiée en 1769, par le même, et enfin la carte de
 Cassini. Il est fâcheux que M. I>esevelinges ne les connaisse pasi
   Au reste, M. Desevelinges ne paraît pas lui-même très-satisfait
 de sa discussion, car il la termine ainsi : « Je ne puis porter sur
tous ces points la clarté désirable ; je m'en réfère à plus instruit
 que moi. » En effet, ce n'est pas dans les livres qu'il faut étudier
ces questions : c'est dans les monuments du temps, et c'est ce que
j'ai fait, comme j'espère pouvoir le démontrer bientôt. Pour dire,
comme M. Desevelinges, que Charlieu ne faisait pas partie du
Lyonnais au XVIIIe siècle, il faudrait d'abord dire ce que c'était
que le Lyonnais, et c'est ce qu'il a négligé de faire. Pour montrer
combien son raisonnement est faux, lorsqu'il soutient que Charlieu
faisait encore partie du Maçonnais au XIIIe siècle, parce qu'il
dépendait de Màcon sous le rapport religieux, il me suffira de
faire remarquer que jusqu'en 1790, Bourg a dépendu de Lyon,
sous le rapport religieux, et que cependant cette ville ne faisait
pas partie du Lyonnais, qui n'est pas la même chose que le dio-
cèse de Lyon. Mais toutes ces questions de géographie historique
sont éclaircies dans l'appendice des cartulaires de Savigny et
d'Ainay: il est inutile d'y revenir ici. M. Desevelinges discute les
questions féodales comme pourrait le faire un avocat plaidant
aujourd'hui dans un procès de revendication de propriété : il
semble ignorer que la féodalité, c'était l'absence du droit, autre-
ment dit la justice remplacée par la violence.
   Pour terminer, je dirai que M. Desevelinges me paraît éga-
lement s'être fourvoyé lorsqu'il cherche à réfuter la critique qu'a
faite M. de Terrebasse d'un passage de Y Histoire de Charlieu em-
prunté à Paradin. Nous possédons aujourd'hui toutes les chartes
dont Paradin n'a donné que des fragments, et ces chartes lui
donnent tort.
                                      Aug.   BERNARD.
  Paris, le 20 décembre 1«57.