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LITTÉRATURE MÉDICALE. 141 plus spécialement le magot. Mais a-t-il, oui ou non, disséqué des hommes ? c'est là une question qui a soulevé un long- débat au XVIe siècle, sans pouvoir être résolue. « Je me suis mis courageusement à l'œuvre , dit M. Daremberg , j'ai ré- pété toutes les dissections de Galien. ...(15) J'indique les pro- cédés souvent très-longs et toujours difficiles , auxquels il m'a fallu recourir pour mettre le texte de Galien d'accord avec la nature (lisez avec la science moderne), el, pour ju- ger en dernier ressort, si je ne m'abuse , ce procès qui a tant agité l'Ecole. 11 n'est pas une des séances, passées au Jardin-des-Plantes , qui n'ait à la fois fortifié ma conviction que Galien n'a jamais disséqué que des animaux, et augmenté mon admiration pour son exactitude et sa sagacité comme anatomiste. » — Certes, il y a dans cet ensemble de recher- ches littéraires et anatomiques un puissant argument non seulement en faveur du mérite de la traduction, mais aussi en faveur de la cause que je plaide pour la publication du texte. La médecine y est grandement intéressée ; mais elle ne l'est pas seule. Le monde savant tout entier s'empres- sera d'y applaudir ; car nous manquons d'une édition cri- tique de Galien « Mieux que personne, a-t-on écrit avec rai- « son,les érudits savent tout ce.que Galien peut fournira « la science de l'antiquité, archéologie, philologie , histoire « des systèmes médicaux ou philosophiques, détails de « mœurs, usages publics ou domestiques, histoire litté- « raire : 11 n'est pas une page de ses œuvres où l'on ne « trouve quelque précieuse notion a recueillir. » J . E . PÉTREgUlN. (15) « On a , dit M. Daremberg, on a trop oublié Galien observateur , pour ne songer qu'à Galien systématique ; je veux montrer..... jusqu'à quelle hauteur de vue peut s'élever malgré ces idées (préconçues) un esprit eminent, curieux de toutes choses, dévoué à l'étude, familier avec les écrits des anciens comme avec ceux de ses contemporains, versé dans la dialec- tique comme dans «a médecine, habitué à observer et à méditer ; enfin, ce qui ne nuit pas non plus , appréciateur, un peu partial peut-être , de sa valeur personnelle. »