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                     DÉS CLASSES RICHES.                   107
il nous faut montrer les perspectives qui s'ouvriraient devant
eux si obéissant au sentiment du devoir et de l'ambition bien
comprise, ils voyaient, dans les travaux de leurs devanciers,
non le prétexte de ne rien faire, mais la raison de faire
mieux.
                              IV.
    J'ai déjà dit quelle est la dignité de toutes les carrières
 auxquelles donne accès une éducation libérale, l'armée , la
 diplomatie , l'administration , la médecine, le barreau, les
 services publics : je veux seulement ajouter quelques mots
 sur les autres issues, si je puis dire ainsi, qu'ouvri-
raient à la jeunesse déjà riche le commerce , l'agricul-
ture , et la préoccupation du sort des classes pauvres.
    Si l'on jette un coup d'œil sur le commerce de la France,
on ne peut se dissimuler qu'ayant acquis tous les dévelop-
pements nécessaires dans l'intérieur du pays, il est loin
 d'étendre son influence au dehors autant qu'il serait per-
 mis de l'attendre d'une nation de trente-six millions d'âmes,
placée dans un climat fertile et entourée de deux mers qui la
mettent en libre communication avec le monde entier.
    Quelle comparaison établir entre ce qui se passe chez
nous, sous le rapport de ce commerce extérieur et la diffu-
sion immense sur tous les points du monde des produits de
l'Angleterre !
    Les raisons de cette infériorité sont nombreuses sans
doute, mais on peut compter parmi les plus puissantes cette
tendance des fils de négociants déjà enrichis, à abandonner
la profession paternelle. Si ces jeunes hommes continuaient
l'œuvre commencée par leurs pères, s'ils unissaient, ce
qui existe rarement en France , la puissance des capitaux à
celle du travail, ils ne se borneraient plus à ces relations de
simple voisinage auxquelles doit forcément se tenir celui qui
débute avec des ressources insuffisantes. Ils pourraient fré-
ter des navires , transporter les produits de la France dans
les contrées les plus lointaines, et en rapporter les échan-
ges , dont les bâtiments étrangers ont presque le mono-
pole. En même temps qu'ils serviraient leurs intérêts, ils
étendraient l'influence de leur pays ; la renommée, la gran-
deur de la France gagneraient à cette extension puissante
des œuvres de ses enfants.
   Je n'ai pas autorité pour parler de l'état de l'agriculture