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34 RUINES D'UN MONUMENT « La dureté de ces murailles est si grande, que le proprié- « taire de la maison portant le numéro 19, qui voulait, cette « année, établir des caves a la place des fondations de ce « souterrain, a été obligé de renoncer à ce projet. Après « avoir fait assidûment jouer la mine, pendant un mois et « demi, dans les fondations, il n'avait pu réussir à en ar- « radier que quelques mètres cubes, qui n'étaient pas la « dixième partie a enlever : il dut se résigner a placer ses « caves plus avant dans la montagne, plutôt que de continuer « un travail aussi long que dispendieux. » A partir de ce point, dont nous parle M. Flacheron, jusqu'à la cour du Soleil, qui se trouve a l'entrée du jardin, si ce canal, dont la voûte est a une faible distance de la surface du sol, eût continué sa marche vers la naumachie, dans tous les mouvements de terre qui ont eu lieu sur cette partie du versant, on aurait bien certainement rencontré les traces de- son passage. Relativement a l'attribution donnée par M. Flacheron à ce canal, nous ne pouvons la combattre d'une manière positive, et ce n'est point ici le lieu de parler de l'aqueduc de Néronde qui suivait les berges du Rhône et amenait ses eaux à Lug- dunum. Nous restons dans l'opinion du P. Menestriér et de Delorme qui le considèrent ainsi, et nous ne pouvons ad- mettre celle de M. Flacheron qui en fait un chemin couvert militaire pour communiquer à un prétendu fort situé à Miribel. D'une part, aucun historien ne parle de celte forteresse ; ensuite, de quel secours eût été un semblable chemin qui n'aurait pu être secret et qu'une armée ennemie n'eût pas manqué de couper sur un point quelconque? Nous ignorons quelle est la hauteur correspondante sur le versant est de la Croix-Rousse avec le niveau de celui de Néronde où commen- çait cet aqueduc, et nous ne pouvons affirmer que le tronçon découvert dans la rue du Commerce soit la terminaison