page suivante »
1G DE L'ANCIENNE COLONIE mais, comme Lugdunum était à l'extrême limite de ce peuple, on dut prendre, pour arrondir la banlieue de la colonie, une petite partie sur les Allobroges. Ces deux distractions de territoire paraissent indiquées par le mot excepta de la fameuse lettre de Sénèque sur l'incendie de Lyon. Mais, après tant de siècles écoulés, tant de révolutions diverses, peut-on trouver quelque indice du territoire de l'ancien Lugdunum, ainsi que du territoire des autres colonies et des cités antiques ? Dans certaines contrées, on trouve conservé le territoire des villes anciennes dans le territoire moderne et municipal de ces villes même, particulièrement en Italie. Ainsi, Rome a conservé son territoire ancien, et XAgro JRomano actuel, ou territoire de la municipalité, renferme exactement l'Ager Romanus de la République, tel qu'il avait été établi définiti- vement. Il a 117,634 Rubbie qui forment 217,388 hectares, à peu près les quatre cinquièmes de l'étendue du départe- ment du Rhône. Bologne, Ferrare, Ravenne et autres villes dans l'État de l'Église, ont un vaste territoire municipal qui semble être le même que celui dont elles jouissaient sous les Romains. Nous observons la même particularité en Tos- cane. Pise, Lucques, Arezzo, Cortone, Volterra ont conservé dans leurs juridictions municipales un immense territoire qui rappelle les limites de ces anciennes colonies, et peut- être même des leucomonies de l'antique Etrurie. En Sicile, Messine et Palerme ont joui de tout temps d'un territoire très-étendu : la première, surtout, a 70 villages ou casait sous sa juridiction. En France, nous voyons la commune de Marseille conser- ver dans son territoire municipal le territoire qu'elle avait comme république, et. depuis, comme cité romaine. Ce terri- toire très-étendu renferme 24,000 hectares. Arles a conservé l'immense territoire de 100,000 hectares dont jouissait l'an-