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292 SORTIE DES LYONNAIS. venir faire la recherche des effets appartenant à l'abbé De..., vicaire de la paroisse. Sur cet avis, je me relirai avec le Chartreux et M... dans un de leurs domaines voisins ; nous en repartîmes bientôt après, dans la crainte que ce domaine ne fut sujet à la visite comme étant une propriété de M... Nous nous rendîmes chez un nommé G.., propriétaire d'un petit domaine et père de huit enfants ; sa maison était dans un lieu très-isolé et dépendant d'un district diffèrent, ce qui était fait pour nous rassurer contre la visite des clubistes de N... Le père M... vint nous y joindre, et nous y passâmes sept ou huit jours, couchant dans l'écurie où il y avait aussi une ca- chette assez favorable en cas d'alerte. L'honnêteté de nos hôtes ne nous laissait rien à désirer ; ils ignoraient mon nom et je passais auprès d'eux pour un prêtre. Nous nous décidâmes cependant à retourner à Sainte-A., et, toutes réflexions faites, je pris le parti d'y demeurer, ne pouvant être nulle part plus en sûreté. En effet, dans tout ce bon village, il n'existait pas un seul homme capable de me dénoncer, pas un seul qui ne s'intéressât au sort des malheureux Lyonnais et ne fut prêt à tout sacrifier pour leur sauver la vie ; tous ceux qui s'étaient présentés chez eux y avaient trouvé secours et hospitalité, tandis que partout ailleurs ils étaient repoussés impitoyablement, ils étaient sûrs, en abordant les chaumières de ces bons villageois, d'y trouver des amis et des sauveurs. Je m'occupai de suite à rendre mon établissement plus sûr; il s'agissait de rendre mon souterrain imperceptible et en état de résister aux pluies, tout fut exécuté à merveille. Ma petite retraite était d'une solidité à toute épreuve et je la regardais comme impossible à découvrir; je formai un autre établissement chez un nommé P. D., maçon, père de sept enfants et le plus brave homme du monde, il était mon archi- tecte et mon barbier, il exécutait mes plans et me faisait la barbe tous les huit jours; sa maison était éloignée d'un bon