Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
 334                  BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
  de sou ministère, s'applique à souder quelques questions ardues, ou à dis-
 cuter savamment divers points d'érudition chrétienne.
    Toutefois, c'est moins un examen détaillé que nous avons voulu faire,
 qu'une revue rapide de travaux recommandables, à différents titres.
    Il y a déjà deux ans que M. l'abbé Le Voyer a fait paraître le 1 e r volume
 de son important ouvrage sur la Nature et la Grâce, volume qui doit être
 suivi de trois autres.
    Ce premier volume est consacré surtout à la partie naturelle de la reli-
 gion, c'est-à-dire à la considération de la nature des êtres que la religion
 met en rapport. Il contient une étude sur Dieu, envisagé soit dans l'unité
 de sa substance, soil dans la trinité des personnes ; des principes généraux
 sur la création et l'explication de l'œuvre des six jours; enfin, une élude
 sur l'homme, au point de vue pur et simple de sa nature. Ce volume pré-
 sente un caractère moins théologique que les suivants, parce que l'auteur y
 a établi, avec beaucoup d'exactitude et de netteté, les bases sur lesquelles
 va s'élever ensuite le majestueux édifice du catholicisme.
    M. l'abbé Le Voyer creuse avec une sérieuse attention, avec un scrupuleux
 savoir, l'immense sujet qu'il a entrepris de dérouler dans une série de quatre
 volumes. 11 marche constamment appuyé sur l'Ecriture sainte et sur les théo-
 logiens qui ont le plus nettement et le plus profondément traité de la science
 des choses de Dieu. Son langage est sobre, ferme sans aridité ; orné, sans
 prétention ni recherche, et le philosophe, comme le théologien, ne peut
 que désirer de voir celte grande entreprise menée à bout.
    De M. l'abbé Le Voyer, professeur à l'institution d'Oullins, nous passons à
 M. l'abbé Actorie, supérieur de celle de Feysin. L'auteur de ['Origine et de
la Réparation du mal agite une question qui a tourmenté bien des esprits,
et qui en tourmentera bien d'autres encore, parce qu'elle louche au fond
de toutes les controverses religieuses. Du reste, M. l'abbé Actorie apporte,
dans l'examen de ces graves débats, un esprit de franchise et de conci-
liation qui est fait pour dissiper plus d'un vieux préjugé. La distinction de
son esprit et de son cœur se reflètent assez souvent, et dans des pages
heureusement inspirées.
   M. Actorie a divisé son ouvrage en trois livres. Dans le premier, il examine
si le christianisme, comme le prétendent les incrédules, oblige de croire à
la prédominance du mal sur le bien dans la création ; il recherche dans le
second livre quelles raisons Dieu a pu avoir de permettre le mal ; dans le
troisième, il montre par quels moyens la Providence a limité l'étendue du
mal. 11 s'efforce de prouver que, avec le Christianisme, le bien l'emporte
immensément sur le mal ; que le mal est nécessaire à la production du bien,