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                     SORTIE DES LYONNAIS.                     195

 lement signe de venir se rallier à moi, ainsi je me vis en-
 core privé de ma cavalerie et de mes chasseurs. Ainsi ma
 position devenait à chaque instant plus douloureuse et plus
 critique.
    J'avais pris un guide au village , et je lui ordonnai de me
 faire traverser le grande route de Lyon à Villefranche , au-
 dessous d'Anse. Nous trouvâmes, près du village de Chas-
 selay , une patrouille de hussards ; elle avait été envoyée dans »
 le canton pour lui faire prendre les armes , en peignant les
 Lyonnais comme brûlant, tuant tout sur leur passage. Un de
 ces hussards fut tué. Je laissai le village sur ma gauche , et,
 après avoir traversé la grande route, une demi - lieue plus
 loin , au-dessus des Echelles , je gagnai la plaine , en diri-
 geant ma marche sur les montagnes les plus voisines.
    Je m'avançais vers le village de Morancey, où le tocsin
 sonnait avec force, et j'en étais encore a un quart de lieue ,
 lorsque je rencontrai un honnête fermier qui consentit à s'y
 rendre , accompagné de deux des miens ; il rassura les habi-
 tants, et le tocsin cessa. Je le suivis de près , et je profltai de
 ce calme. J'obtins du pain , du vin qui fut généreusement
payé ; et, après une heure de repos, je me mis en marche
pour le village d'Alix , où j'arrivai à neuf heures du soir.
    Nous étions tous harassés de fatigue, et lombantde sommeil,
j'hésitais si je passerais la nuit dans ce village ; il offrait des
 ressources pour notre triste position, mais la crainte d'être
surprise! la difficulté de tenir sur leurs gardes des hommes fa-
tigués me décidèrent. Une marche rapide pouvait seul nous
sauver. L'ennemi, que je jugeais bien avoir poursuivi mon
avant-garde et s'être ainsi éloigné de nous , pouvait à chaque
instant revenir sur nos pas, et il m'aurait été impossible de
gagner les montagnes. Je continuai donc ma marche, et
j'arrivai à onze heures du soir dans les bois d'Alix.
    Il n'était plus possible de marcher sans avoir pris quel-