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MAÇON. 51 J'ai dit, dans mon aperçu sur Aulun, comment Mâcon avait obtenu, au rebours de tout droit, un collège royal. La situation de cet établissement n'est point et ne pouvait être très prospère, à l'ombre de Lyon. Ainsi on u,degaîté de cœur, fait un déni de justice à l'antique métropole èduenne, sans grand profit pour la ville favorisée. Mâcon a été outragé par l'auteur de Lélia. Qu'ont donc à gagner, je vous le demande, les grandes renommées littéraires, plus ou moins légitimes de Paris, à ce misérable jeu de lazzis et de facéties à l'encontre de nos villes de pro- vince? — Auraient-elles moins d'éclat, si elles ne s'atta- quaient point sottement à nos choses et à nos hommes qui ont sur les choses et les hommes de la capitale l'avantage d'une position sérieuse? Triste plaisir de vanités gâtées par la louange, qui compromet l'honneur de notre nationalité à l'étranger, et diminue, en province, l'estime qu'on accorde au talent! M. Janin s'est moqué de je ne sais combien de villes de province; M. Dumas a jeté un peu de boue sur notre auguste métropole lyonnaise; M. Mérimée a fort mal traité Bourg-en-Bresse, et madame DudevanI, dite Georges Sand, a cru faire merveille en injuriant Mâcon, comme elle avait injurié Autun. Elle a prétendu que les clochers ma- çonnais l'avaient beaucoup fait rire. — Si c'est des clochers jumeaux de Saint-Yincent-ie-Neuf, que madame DudevanI a voulu parler, elle s'est grossièrement trompée, ils ne sont pas risibles, mais déplorables. Si elle a désigné les tours chancelanles du vieux Saint-Vincent, elle a eu un grand tort, elle a outragé les cheveux blancs d'un vieillard; elle a blasphémé, car ces deux tours sont vénérables à tous les titres, pour le fidèle et pour l'artiste. La préfecture, ancien palais épiscopal de Mâcon, est vaste et belle. Près de ce monument, se développe une des places les plus étendues, les plus pittoresques, les plus saiubres que