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                     ET DE L'ENSEIGNEMENT.                     227

vaut-il mieux que l'enseignement soit surveillé, ou qu'il soit
abandonné à lui-même? et on se hâte de poser en principe
qu'il doit être surveillé.
   Mais, avant de décider qu'on doit être jugé, il faut savoir s'il
existe des juges, et il me semble qu'il y a une question préa-
lable, c'est celle-ci : vaut-il mieux n'être pas jugé du tout
que de l'être par celui qui n'a ni le droit, ni la capacité de
vous juger? tout le monde répondra qu'il vaut mieux n'être
pas jugé, car alors le jugement ne serait qu'une oppression
et une injustice.
   L'État a-t-il le droit et la capacité de juger l'enseignement?
voilà donc la véritable question à laquelle il faut répondre.
Si l'État a ce droit et celte capacité, l'enseignement ne doit
pas être libre; s'il ne les a pas, renseignement doit être
libre.
   Or, l'enseignement se divise en deux branches, l'instruction
et l'éducation. L'instruction se subdivise elle-même en ins-
truction religieuse et en instruction scientifique; on peut
m ê m e ajouter en instruction philosophique. Examinons tout
cela.

             § II.     DE L'ENSEIGNEMENT RELIGIEUX.


   Lorsque l'État était à la fois le chef de la religion et tle la
force publique, il réglait et défendait la religion comme lui-
m ê m e . Lorsque l'Etat adoptait une religion formellement
révélée, comme la religion chrétienne, il l'acceptait avec ses
dogmes et son autorité, et, loin de vouloir la régler, il su-
bissait ses décisions ; seulement il lui prêtait l'appui de sa
force; s'il commandait des observances religieuses, ce n'était
pas en son nom, mais au nom de cette religion dont il était
comme le bras exécuteur. Or, je le demande, en quel nom le
gouvernement de juillet pourrait-il ordonner, juger ou en-
seigner quoique ce soit en matière religieuse? il ne peut
le faire au nom d'aucune religion sans forfaire â son principe