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les autres leurs vaniteuses grandeurs, Lyon avec ses luttes reli-
gieuses, ses guerres civiles, ses jours de gloire, de deuil et de
fête, tout Lyon est là. Quelle est la forte main qui ouvrira ce
grand livre et nous en tournera les feuillets?
   Viennent donc pour chacun de nos monuments d'aussi' heu-
reux , d'aussi habiles interprêtes que M. l'abbé Pavy ! Que de
richesses y dorment enfouies! que de souvenirs à faire revivre!
   Notre jeune littérature provinciale qui a toujours à la bouche
ce mot: décentralisation ! et qui, sans rien produire de neuf et
de vraiment utile, passe tout son temps à calquer son style sur
celui de quelques éphémères écrivains, à la mode aujourd'hui
dans la capitale, ne ferait-elle pas mieux de laisser là ses Nou-
velles pleines de niaiseries sentimentales, ses futiles poésies
sans but, ses contes fantastiques sans portée, pour conserver
le souvenir de nos ruines , qui tombent et s'en vont chaque jour
une à une. Ne ferait-elle pas mieux de nous raconter la vie de
nos vieux édifices où les siècles passés ont déposé tant de choses.
   Notre jeune clergé, lui surtout, au lieu de se livrer exclu-
sivement à l'égoïsme de îa prière ou à de stériles méditations,
couvées souvent par l'oisiveté , ne travaillerait-il pas mieux au
triomphe du catholicisme en nous en déroulant les phases et
les développements à travers le lieu saint où ils officient; ce sanc-
tuaire ne nous le ferait-il pas mieux aimer, en l'animant, aux
 yeux de notre intelligence, de tout le passé qu'il renferme. Cette
grande voix du temple ne nous en dirait-elle pas davantage que
celle si frêle et si pauvre parfois de la chaire sacrée ?
   Les évêques de Rhodez et de Belley ont compris cela comme
 nous. Aussi ont-ils fait un appel à leur clergé respectif pour
l'engager à rechercher tout ce qui peut intéresser dans leur
 église la religion, l'histoire, les sciences et les arts. Puissent-ils
 être entendus de tout ce que le clergé de France compte d'hom-
 mes intelligents et instruits.
    Dans un second et dernier article , nous esquisserons rapide-
 ment l'histoire de l'église de Saint-Bonaventure, dont M. Pavy
 nous a fait connaître en détails toutes les 'phases [et les trans-
 formations. A notre prochain cahier la réalisation de notre pro-
 messe.                                            LÉON BOITEL.