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disposition, Pétrone à la main, et rien ne fut épargné pour exé-
cuter avec une fidélité scrupuleuse l'étrange repas de Trimalcion.
Il rcnouvella les anciennes folies de Néron , et surmonta à force
de dépenses toutes les difficulté. Le régent eut la curiosité d'aller
surprendre les acteurs, et il avoua n'avoir jamais rien vu de
si original (1).




                                     II.

   Cependant Pétrone restait incomplet, et les savaa >s désespé.
raient en combler les lacunes.
   En 1688, un officier français nommé Dupin, qui s'était engagé
au service de l'empereur dès le commencement de la guerre
contre les Turcs, annonça avoir trouvé un nouveau manuscrit
qu'il disait du XImo siècle; il prétendait (Pétr. éd. Nodot. Ams-
terdam. 1756. t. 1, p. 120.) le tenir d'un renégat grec, chez qui
il avait logé à la prise de Belgrade ; il le fit recopier à Francfort ;
et N. Nodot, autre officier français, qui servait dans la campagne
du Rhin, en fit l'acquisition en 1690, le traduisit, et le fit pu-
blier à Paris vers la fin de 169S.
  Le Pétrone de Belgrade excita une autre guerre que celui de
Traù (2). Il eût été remarquable que les trois plus importantes

   (!) Guillaume Plantavit de Lapause, abbé de Margon , né vers la fin du 17°
siècle, fut en 1745 relégué , pour ses satires et ses propos caustiques, aux
lies de Lérins, delà transféré en 1746 au château d'If, d'où il ne sortit que pour
entrer dans un couvent de Bernardins, où il mourut en 1760. Cette aventure
serait donc dans tous les cas antérieure à 1743; il y a plus: on?peut la pré-
ciser entre 1715 et 1723, durée de la régence du duc d'Orléans, dont la mort
d'ailleurs arriva le 2 décembre 1723.                                P. N.
   (2) Voicisurlo manuscrit de Traù, une notice plus complète que je ne pouvais la
donner dans le texte : il provenait de" la bibliothèque des Cippi ou Cippici.