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passages intéressans et curieux; on s'attache volontiers au récit
des guerres de religion arrivées en 1558, sous le règne de
Charles IX; on ne retrouve pas sans plaisir plusieurs chartes
d'affranchissement octroyées par des seigneurs à leurs vassaux ;
on aime à suivre dans ces temps d'esclavage le premier élan
des peuples vers la liberté. C'est sous l'influence de ce senti-
ment qu'on lit avec intérêt les lignes suivantes :
   « Mais les peuples de la campagne, qui se voyaient enlever par
la dîme et les droits du seigneur, le peu qu'à la sueur de leur
front ils avaient fait produire à la terre, se soulevèrent et «ému-
rent grand tumulte, rapporte Pierre de Saint-Julien, tuant au-
tant de gens d'église et de nobles qu'ils en pouvoient atteindre,
sans discrétion d'âge ni de sexe; ils assailloient les châteaux
et maisons-fortes, e t , s'ils pouvoient entrer, les détruisoient,
brûloient les titres, livres, terriers et tous autres enseignements,
sans oublier de piller les meubles et butiner tout ce qu'ils ren-
controient. Avec tout c e , ajoute l'historien de Châlon, comme
nulles méchantes entreprises, pour pernicieuses qu'elles soient,
ne manquent de couverture , ils mettaient en fait que quand il
fut dit à Adam qu'il mangeroit son pain à la sueur de son visage,
tous hommes furent compris dans cette malédiction, et partant
que les nobles n'en sont exclus, ainsi doivent travailler s'ils
veulent vivre. Et quant aux gens d'église, qu'il y auroit assez de
deux presbytères en chacune desdites comtés ; de sorte qu'ils
prétendoient une égalité entre les hommes, et partant la dis-
tinction d'état non recevable, à moins que les uns soient sei-
gneurs et les autres subjets, ou que les uns travaillent et les
autres ne fassent rien. Contre eux le bailly de Mâcon assembla
les bans et rières-bans, et autres troupes royales, composées de
quantité d'hommes de fer, lesquels , aidés et secondés par les deux
états assaillis, firent en sorte que les mutins et rebelles furent
mis en vau de déroute, écartés comme perdreaux, et autant on
en trouvoit, autant on en tuoit.... » —Yoilà comment alors on
leur répondit.... La même méthode est encore employée de nos
jours. Car cette guerre, qui, sous diverses couleurs, date du
commencement du monde, n'est pas prête de finir. On a eu tort
d'accuser notre pauvre siècle d'avoir donné une bannière aux