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contre l'usurpation de ses oncles. Vainement il employa l'inter-
vention du pape Adrien I I , lequel, dans un message adressé
au roi Karl (ann. 869), le menace d'excommunication, ainsi que
tous ceux, tant évêques que laïcs, qui oseraient s'approprier
les Etats du roi Lothaire : « lesquels, dit le pontife, appartien-
« nent par droit d'héritage à l'empereur Louis son fils spiri-
« tuel (1). »
   Karl, auquel de faux avis annonçaient la mort prochaine de
son neveu, ne tint aucun compte de ces menaces ; mais Louis
fut plus heureux auprès de son oncle le roi de Germanie ; l'im-
pératrice Angilberge, sa femme , obtient de lui, dans une entre-
vue qui eut lieu à Trente, en mai 872 , la restitution des com-
tés situés entre les Alpes et le Jura (2). Espérant que l'exemple
de son frère entraînerait Karl, Angilberge sollicita aussi de lui
une entrevue à saint Maurice d'Agaune en Valais. Karl-le-Chauve
s'avança en effet jusqu'au pied du Jura, mais apprenant que
le roi de Germanie avait cédé ce pays à leur neveu , il rebroussa
chemin , et se hâta d'exiger un nouveau serment des évêques et
des comtes du royaume de Lothaire (3), dont il ne cessa de se
défier.
   L'usurpation des Etats échus en partage au fils de l'empereur
Lothaire , était d'autant plus injuste de la part de Karl, que né
d'une autre mère , il n'était que son frère consanguin. Les
fils de l'empereur avaient donc des droits bien plus incontesta-
bles que les siens à l'héritage de leur père ; d'autant que cette
circonstance séparait profondément les intérêts dynastiques des
Karling's lotharingiens , de ceux des Karling's français. C'est en
réalité de cette spoliation, que datent les prétentions rivales
des rois de France et de Bourgogne à la souveraineté de la Cis-
Jurane, et de Lyon en particulier.
  Aussitôt après la reddition de Vienne , le roi Karl en avait
donné le gouvernement immédiat avec la haute surveillance sur

  (2) Ànn.Bert. YH, 107.
  (5) Ann. Bert, apud Bouquet, VII, 114,115.
  (4)Id. 1. c.