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258 Mais comme organe sévère et impassible de la l o i , nous u.e pouvons retenir l'indignation dont elle s'arme elle-même contre la cupidité sacerdotale, qui, non content d'alimenter , aux dé- pens du trésor public et à la faveur d'une inconséquence bien pardonnable alors dans l'Assemblée Constituante , la nullité si souvent funeste de ses idoles, arrache aux citoyens crédules et aveugles, les tributs de dons temporels et pécuniaires, en échan- ge des dons spirituels et chimériques de leur charlatanisme re- ligieux. Quoi ! la liberté et l'égalité sociales viennent d'éclore du sein de la philosophie , du bon sens et des débris de la tyrannie, et les sophismes du mensonge et de l'hypocrisie couvrent encore Phorison moral de notre hémisphère politique , et veulent enve- lopper les âmes faibles dans le miasme mortel de l'égoïsme et des erreurs anti-populaires?... Quoi! le 14 juillet 1789 a vu tomber les tours et les verrous du despotisme , le 10 août 1792 sa puis- sance, et 21 janvier 1793 sa tête, et le fanatisme theocratique existe encore? Quoi! le trône n'est plus et l'autel est debout ?... Les droits de l'homme et la liberté des consciences sont recon- nus et proclamés , et un culte dit national absorbe impunément chaque année quatre-vingt millions ; somme si nécessaire aujour- d'hui pour l'entretien de nos flottes et de nos armées?.... Nous n'avons plus de rois et nous avons des prêtres ?... Tyrannie et fanatisme c'est synonime... o r , nous le demandons , sommes- nous libres ?... Education , éducation nationale , où es-tu ?... Nos enfans, nos neveux te demandent à grand cris... Instruction... instruction pu- blique , nourriture des aines franches et patriotes , que tardes- tu à paraître , pour confondre les vils imposteurs qui se servent de la divinité qu'ils outragent afin de conserver leur empire sur les consciences timorées . et alimenter leur avarice, leurs pas- sions et leur fainéantise. Dieu de la patrie et de la liberté ièves-toi, vois les Français régénérés qui entourent les autels , qui t'offrent leurs cœurs pour temple, leurs mœurs pures et leur union pour encens, leur vertu et tes armes pour égide, et la délivrance du genre humain pour prix d'un seul de tes regards : ô toi, qui a pour manteau le ciel,