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214 Monseigneur.... -, si la contagion de la peste eut esté telle que le bruit a couru , elle n'eut pas pris fin sitôt ^ et elle aurait exercé de bien plus grands ravages dans une ville aussi peuplée que Lyon. Je m e suis résolu de vous envoyer ce petit discours , par lequel vous verrez ]a vérité du fait, et comment les choses se sont passées.— Depuis deux ïnods l a ville est exempte de tout mal et danger de contagion.... Nous pouvons _ après Dieu, attri- , buer au consulat et à ces douze vraiment pères de la patrie ( les échevins), la soudaine délivrance de cette ville , lesquels, malgré toute leur prévoyance ne purent tellement remédier au m a l , que dès le mois de janvier, il ne s'en découvrit quelques apparences en la citadelle et environs d'icelle. M. de Mandelol, gouverneur de L y o n , averti p a r l e seigneur Bertrand Castel, voyeur de la ville, commença à user avec les échevins de toutes les précautions qu'ils purent imaginer pour obvier à ce que le mal n'alla pas plus avant, et cependant avec toute la dextérité possible , afin de ne pas jeter l'alarme dans la ville et le commerce. Présumant que le mal s'était introduit dans la citadelle pour la pauvreté et nécessité des soldats mal payés , mal couchés , mal vêtus , mal nourris , ils envoyèrent à la citadelle nombre de maleralz et de couvertes, ils firent dresser et bâtir nombre de cabanes pour loger séparément les malades ; ils désignèrent des barbiers et médecins stipendiés du p u b l i c , pour visiter les morts et les malades ; lirent défense par toutes églises de n'enterrer aucun corps qui ne fut certifié par le voyer avoir esté visité par les médecins et chirurgiens à ce députés... Toutefois le mal allant toujours croissant , se répandit dans la plupart des rues , et principalement dans la paroisse de St-Nizier du costé du llhùnc. Une assemblée de médecins et de notables fut convoquée u l'hôtel-dc-MUe , le 4 m a r s . Pierre T o l l e t , doyen des médecins, y porta la parole ; on reconnut que la peste existait réellement dans la ville , mais qu'elle ne provenait pas de l'infection de l'air , qu'elle ne pouvait procéder que d'un fléau de Dieu , ou bien d'apporl de choses infectes el contagieuses ; il fut résolu qu'il fallail. en premier lieu se retirer à Dieu , c l implorer son aide par prières , abstinences el autres bonnes œv- '•res.... , el néanmoins qu'il fallait aussi pourvoir diligemment A