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103 rassembla autour d'un sarcophage élevé sur ia place de Belle cour en l'honneur de Michel Lepellelier, assassiné à Paris la veille du supplice de Louis XVI pour avoir voté sa mort. Il prononça son oraison funèbre, et termina ainsi : « Jurons d'ex- terminer ainsi tous les tyrans et leurs suppôts... jurons de purger la terre de la liberté de tous ceux qui n'ont encore donné aucune marque de civisme; c'est le seul encens qui doit être brûlé sur la cendre de Michel Lepelletier. » Lyon était lé centre de toutes les intrigues contre-révolution- naires ; sa municipalité, la seule autorité dévouée à la révolu- tion , crut devoir prendre une mesure sévère, et dans la journée du 5 des visites domiciliaires furent dirigées par Chalier et les clubistes. Un grand nombre d'arrestations furent faites. Dans la nuit du 5 au 6, les patriotes, jugeant qu'après un acte aussi vi- goureux, il y aurait du danger à s'endormir; convoqués par une circulaire signée Montfalcon, ils se réunirent au club cen- tral pour délibérer ; Chalier proposa de prêter le serment de garder le secret sur les propositions qui seraient faites, et s'ins- talla à la porte afin d'introduire ceux qui se présenteraient. Les écrivains de chaque parti racontent d'une manière différente ce qui se passa dans cette fameuse séance; il paraît cependant qu'il s'agissait du massacre des prisonniers. Entre autres moyens, il fut question, à ce qu'on assure, de placer la guillotine sur le pont Morand pour être plus facilement débarrassé des cada- vres; mais on ne peut savoir au juste quelle part Chalier prit à cette délibération. Le maire Nivière, instruit de ce qui se passe, fait battre la générale ; à l'instant des bataillons sont armés et des canons amenés devant l'hôtel. Les clubistes, avertis de ces dispositions, se séparent aussitôt. Quelques jours plus lard le club déclare à la commune que Mvière-Chol avait perdu la confiance des ci- toyens. Nivière donne sa démission, il est réélu ; les patriotes se pré- parent à protester contre sou élection. Quelques jeunes gens se portent au club central et le dévastent. Chalier, qui voyait dans ces faits l'ouvrage des royalistes, (et les évènemens prou- vèrent s'il avait tort) écrivait à ce sujet au comiié de spreté gé-