page suivante »
426 L'ÉGLISE DE SAINT-PIERRE-DE-CHAMPAGNE Ulysse Chevalier, j'ai pu constater que la date de cette fon- dation précède de quelques mois seulement celle d'un voyage que fit Guigues VI, dauphin de la deuxième race, alors âgé de dix-sept ans, voyage dans lequel il visita l'église de Saint-Pierre de Champagne, le 26 novembre de cette même année 1246 et se rendit à Albon deux jours après. En 1329, Guigues VII, dauphin delà troisième race, est aussi mentionné comme ayant visité notre église. Si nous revenons à l'intérieur, nous y remarquons une belle chaire en bois sculpté, ainsi que des stalles, prove- nant du monastère de Colombier-le-Cardinal, fondé pour les religieux célestins dont nous avons parlé en premier lieu. Bien que n'étant pas d'un style approprié à celui de l'église, ces sculptures'n'en sont pas moins précieuses; elles remontent à la fin du xv e siècle. La chaire est hexagonale ; les moulures dont sont sur- chargées ses panneaux, sont très délicates. La décoration de chacun d'eux se compose d'un cintre divisé en deux arcatures et surmonté d'une accolade relevée et garnie de crochets à feuilles de chou frisé. Au-dessus de celui-ci sont deux ogives divisées par des meneaux d'un goût pur et d'une grande finesse d'exécution. Mais, pourquoi faut-il que l'abat-voix et le cul-de-lampe qui supporte la chaire soient modernes et, qui plus est, de mauvais goût ? Il est du reste fort probable que cette chaire a été faite, il n'y a pas encore un siècle, avec les dossiers des stalles que nous avons mentionnées. Pourquoi faut-il encore que le tout soit recouvert par une peinture jaunâtre ? Le badigeon a été prodigué dans l'inté- rieur de l'édifice et peut-être cache-t-il aussi quelques fres- ques ignorées ?