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4>8       L'ÉGLISE DE SAINT-PIERRE-DE-CHAMPAGNE

écrit en caractères usités au xi e siècle et dans lesquels la
forme romaine est peu modifiée ; le t est lié avec l'h, qui a la
forme de notre h minuscule, et le g est légèrement con-
tourné en spirale à sa partie inférieure. Je crois devoir
indiquer que ce nom a une certaine parenté avec celui
d'un chevalier, Othmarus Girberti miles, qui fit, en 1228,
hommage à l'église d'Andance et à son prieuré, de la dot
patrimoniale de son épouse, dame Blanchefleur, ainsi qu'il
résulte d'un acte, relaté aux pièces justificatives de l'ouvrage
de M. l'abbé Caillet, curé d'Andance, brochure ayant pour
titre Ruines et Légendes (p. 132).
    Le Crucifiement est une oeuvre remarquable, sur laquelle
 on distingue encore quelques traces de peinture jaune et
 rouge; il a été l'objet d'une très regrettable mutilation que
 M. Ovide de Valgorge, toujours amoureux de la légende,
 fait remonter aux guerres des Cévennes : « Le régiment
 « de Médoc infanterie ayant été envoyé dans le Haut Viva-
 « rais pour empêcher le mouvement de Jean Cavalier de se
 « propager dans cette partie de la province, un soldat
 « indiscipliné commit ce méfait et surpris, au moment
 « même, fut exécuté sur-le-champ devant la porte de
 l'église. » Il est, d'après l'avis de personnes autorisées,
 plus vraisemblable que cet acte de vandalisme ne remonte
 pas à une époque si éloignée et qu'il a eu lieu lors de la
 démolition définitive du porche, dont le toit se serait
  écroulé par la maladresse ou le manque de précautions des
  ouvriers. L'opiniâtreté systématique des gamins de la loca-
 lité aurait achevé cette œuvre de destruction, d'autant plus
  déplorable que ce qui reste nous donne une haute idée de
 l'œuvre du sculpteur Girbert.
  Sur la traverse de la croix à laquelle est attaché le Rédemp-
teur, sont deux anges, entre lesquels, se [trouve le Saint-