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412 L'ÉGLISE DE SAINT-PIERRE-DE-CHAMPAGNE route nationale, il y a plus d'une trentaine d'années. Voici ce que disait à ce sujet M. A. du Boys, en 1842, dans son Album du Vivarais (p. 45) : « Sur la petite place « de ce village se présente l'église ; la partie inférieure de « la façade est cachée par une double porte basse et étroite, « et par des murailles épaisses. On entre et on s'étonne de « se trouver dans une espèce de basilique romaine, forme « donnée aux premières églises des chrétiens. » Il s'agit, comme on le voit, d'une tour adossée à la partie médiane de la façade principale; tour qui, d'après le plan précité, avait la forme d'un rectangle allongé. Son existence antérieure est attestée par le manque de revê- tement sur le milieu de la façade ; tandis qu'à droite et à gauche, de beaux appareils contrastent étrangement avec le blocage, qui était un des côtés de la tour, et qui nous per- met de nous rendre un compte assez exact de l'élévation de celle-ci. Ce n'était pas un porche accidentel, c'est-à -dire formé par l'étage inférieur d'un clocher placé au-dessus du portail, clocher dont la façade était sur le même plan que l'église ; mais, bien au contraire, un porche militaire, cons- truit en avant de la porte principale et destiné à en défendre l'accès. Il devait être, à cet effet, couronné de créneaux, et c'était, probablement aussi, une trésorerie pour la sauve- garde des objets précieux, antiques chartes ou vases sacrés. J'ai insisté sur ce point, surtout pour établir que nous sommes réellement en présence d'une église fortifiée, usage qui se conserva jusqu'à une époque assez avancée dans cette région. L'extérieur de l'église répond à ce genre d'architecture, et les ouvertures étroites, qui y donnent accès, sont en harmonie avec ce système de défense. Si nous jetons maintenant un coup d'œil sur le plan de