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ET SON PÈRE LE SIEUR DE ROISSY 4O7 veines sont ouvertes, on ne les peult estancher » (48). « Je prie Dieu qu'il vous donne succès... et que je puisse vous donner ma bénédiction avant partir pour un plus grand voiage que le vostre (49). » Il perd un instant l'espérance de le revoir et il lui écrit : « Priez Dieu pour moy, et moy pour vous, qu'il nous face réciprocquement la grâce de nous voir là hault, puisque nous sommes privés de nous voir icy bas (50). » Mais l'espérance lui revient bientôt; il le reverra au moins avant de mourir : « Quant à moy, je tasche à me bien porter pour vous embrasser encore un coup et dire à Dieu : Nunc dimittis. Puisque en ce temps, aussy bien, longue vie est longue misère, et qu'après Lxxvi ans comptés, il est temps de chausser les houseaux (51). » La correspondance intime de Roissy ne pouvait laisser de côté les médecins, et il en parle, selon le goût du temps, avec plus d'esprit que de justice : « Laquelle pau- vrette enfin est morte, suivant le grand précepte des méde- cins de tuer par art et guérir par fortune » (53). Il y recourt néanmoins pour madame de Roissy, qu'il laisse saigner deux fois en trois jours, remède héroïque et qui dénote de sa part, envers la faculté, une extrême confiance (54). Il y recourt lui-même pour se faire opérer de la pierre à l'âge de plus de quatre-vingts ans (55). Chose qui aurait dû le (48) P. 160. (49) P ' 6 3 - (50) P . 164. (Si) P- 97-1 (53) P- 248. (54) P- 223. (55) P- 252.