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                            REVUE DU iMOIS                             388
et si les arts s'abritent volontiers dans des palais, c'est à condition d'y
être gratuitement hébergés.
   Ainsi l'a compris la Société des « Gones », qui organise une Expo-
sition au profit des Fourneaux de la Presse, en allant bravement
demander l'hospitalité à la Bourse. Aussi la Société lyonnaise des
Beaux-Arts, qui n'a qu'une baraque en perspective s'est-elle empressée
— tout en rappelant que « la générosité est une vertu traditionnelle des
artistes », — de frapper d'excommunication majeure tous ceux qui,
ayant deux tableaux sur leur chevalet, auraient eu l'idée d'envoyer
l'un place de la Bourse et l'autre place Morand.
   Somme toute, cela nous promet déjà deux Expositions. Et la Société
des Amis des Arts, ne pourrait-il pas arriver qu'elle en organise une
troisième ?

   >K Nous ne saurions parler du monde des arts, sans consacrer quel-
ques mots à la touchante manifestation dont le sculpteur Pagny a été
l'objet de la part de ses pairs. Une palme d'or lui a été offerte. L'artiste
la gardera certainement comme une des plus précieuses récompenses
que lui aura valu son talent.

   >j< Un autre artiste lyonnais, l'éminent peintre Chenavard se voit
décerner une distinction dont l'honneur rejaillira sur sa ville natale.
Son portrait lui est demandé par la galerie des Offices, à Florence, pour
être joint à la collection des portraits des maîtres de toutes les écoles.
   Les dernières livraisons de la publication de son oeuvre, par
M. F. Armbruster, sont terminées. La liste des souscripteurs devant
être imprimée à la fin du volume, les personnes qui désirent y voir
leur nom figurer, n'ont plus que peu de jours pour souscrire à
l'ouvrage.

  ;K Le succès de cette publication est d'autant plus à remarquer que
tableaux et livres ne sont pas en faveur. Les ventes récentes de
bibliothèques et cabinets ont donné des résultats médiocres, et pour
celles que les intéressés ont réalisées à Paris, c'est pis encore. Il y a,
pour parler la langue des économistes, une dépression sur le marché
artistique.
   Ces pauvres économistes ! Ils sont eux-mêmes battus en brèche de
toutes parts, et ils l'ont bien mérité. Des gens qui sont sans cesse à
vous parler de liberté, quand Je vent de l'intolérance et des mesures