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328      L'ÉGLISE DE SAINT-PIERRE-DE-CHAMPAGNE

     Boson, fondateur du royaume de Bourgogne cisjurane,
 possédait la Provence, le Vivarais, le Comté d'Uzès, le
 Lyonnais, le Dauphiné, une partie de la Bourgogne, la
 Franche-Comté et la Savoie.
     Maître des deux rives du Rhône, il avait pu donner aux
 comtes d'Albon le territoire situé en face de leur ville de
 l'autre côté du fleuve, qui ne servait nullement à cette
 époque, comme auparavant du reste, de ligne de démar-
cation entre différents états, et, suivant toute probabilité,
ces derniers possédaient Champagne avant l'entreprise de
l'Evêque de Grenoble, Isarn, contre les Sarrasins et les Hon-
grois vers la deuxième moitié du Xe siècle ; s'étant alors re-
tirés à Albon, nous dit Chorier, pour n'avoir pas à prêter
main-forte à l'Evêque ; fait formellement contesté d'ailleurs
par Valbonnais. (Tom. I, page 11.)
    Après l'expulsion des païens, Isarn disposa des terres du
Graisivaudan par droit de conquête et posséda le comté en
alleu. Ce ne fut, comme nous le dit encore. Chorier
(tome II, ch. xv, p. 22), que lorsque les affaires du diocèse
de Grenoble furent si heureusement rétablies que Guigues
le Vieil pensa de même à rétablir les siennes... rentra dans
son bien et s'opposa à la souveraineté que les évêques s'at-
tribuaient. Valbonnais fait remonter à ce temps-là l'origine
« de la puissance des comtes d'Albon dans le Graisivaudan :
« Guigo vêtus pater Guigonis Crassi injuste cœpit possidere ea
« quœmodo habent Comités in Gratianopoli. »
    Plus tard, lorsque Rodolphe III eut abandonné le comté
de Viennois à Burchard, archevêque de Vienne par un
diplôme daté du 14 septembre 1023, l'archevêque, le dau-
phin et la postérité de Guillaume, comte de Bourgogne, se
prétendaient également comtes de Vienne, mais en dehors
de cette triple compétition, il est certain que les comtes