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REVUE DU MOIS 319 Des sifflets, je n'en dirai rien, sinon qu'il devrait être interdit de siffler avant le baisser du rideau; car il me semble excessif que l'étranger ou le passant qui a déboursé son écu, petit ou gros, dans l'espoir d'entendre un peu de musique, ait les oreilles écorchées par les sifflets de ses voisins, même légitimement mécontents. Quant à vos chapeaux, mesdames, il paraît si simple et si seyant que vous les laissiez au vestiaire ! X Visiteurs et visiteuses n'ont pas fait défaut à l'exposition des ca- deaux destinés au pape Léon XIII, à l'occasion du cinquantenaire de son sacerdoce. La grande salle des pas-perdus, à l'archevêché, était pleine de ces objets, et, malgré le respect dû aux donateurs, il faut avouer que l'ensemble donnait assez l'idée d'une pacotille à destination loin- taine. Le pontife avait, dit-on, manifesté le désir que les cadeaux offerts fussent de nature à être envoyés par lui aux missionnaires qui évangélisent les pays d'une civilisation rudimentaire : il a été admira- blement compris et servi. >j< L'ancien hôte de notre palais archiépiscopal, Mgr Jourdan de la Passardière devient le coadjuteur du cardinal Lavigerie ; M. le général Saint-Marc reçoit un commandement à Tunis, et l'on parle de faire passer la Méditerranée à M. Jules Cambon. C'est un exode des Lyonnais en Afrique. >K Lyon a pu craindre un instant que la contagion gagnât jusqu'à son maire. On sait que, sans aller aussi loin, la cité a une tendance à émigrer et que Lyon est en train de passer en terre dauphinoise. Il reste bien encore, sur les deux rives de la Saône, certaines vieilles maisons et quelques monuments rebelles, d'un déménagement difficile. Mais, aussitôt qu'il est question d'élever un édifice nouveau, c'est sur la rive gauche du Rhône qu'on lui cherche une place. Ainsi, la Faculté des lettres occupe au palais Saint-Pierre un local insuffisant — que guette, d'ailleurs, l'administration des Musées — et la Faculté de droit loge au Petit-Collège dans des greniers qu'un poète, . n'eût-il que vingt ans, aurait peine à chanter. Bâtir un logis commun aux deux Facultés, c'est tout indiqué ; ce qui semble l'être moins, c'est de les envoyer à la Guillotière. Les raisons qui ont milité pour la construction, dans ces parages, de la Faculté de médecine, n'existent