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312 LE MONUMENT Villebois (6), solidement établie ; un puits perdu installé pour la réception des eaux pluviales en contact avec le bronze. On évitait ainsi, en ramenant ces eaux à l'intérieur du massif central par des conduits ménagés dans la pierre de taille, les souillures qu'elles auraient infailliblement produites en se répandant sur les faces du Monument. Pendant ce temps, les divers matériaux se façonnaient rapidement, et bientôt les premières assises étaient scellées. L'on devait alors procéder à l'inauguration solennelle de la pose de la première pierre. L'horizon politique, subitement rembruni, vint ajourner cette manifestation patriotique ; quoi qu'il en soit, dès le mois de juillet, tout était prêt pour la cérémonie ; les fondations étaient entièrement terminées et la base du Monument s'élevait au-dessus de la plate-forme. A la date fixée au contrat, l'entreprise était réalisée ; l'œuvre de Miaudre était complète. On pouvait en admirer la correction-des lignes, la précision des assemblages ; la consciencieuse habileté qui avait présidé à la décoration ornementale, à l'exécution des détails, enfin à tout ce qui était sorti du ciseau de cet honorable artiste (7). (6) Les revêtements de cette plate-forme sortent des carrières de Mme veuve Janin et fils. (7) Je dois ici rendre un complet hommage au zèle et au talent de mon collaborateur M. Miaudre. Grâce au soin scrupuleux qu'il a apporté dans l'exécution du travail qui lui était confié, grâce à sa pro- fonde expérience, j'ai trouvé en lui l'auxiliaire précieux qu'il me fallait et que je connaissais bien. Il a, par cette œuvre importante, clos dignement sa longue et honorable carrière d'artiste. Je lui envoie, au fond de sa retraite, l'expression de mes vifs sentiments d'estime et de haute considération. Je ne dois pas oublier Visconti, l'habile chef de chantier de Miaudre, un appareilleur des plus distingués.