page suivante »
REVUE DU MOIS >C Septembre est le mois des vacances. Tout Lyon est en villégiature ou aux manœuvres, et c'est si bien tout Lyon qui est absent, que, durant ces périodes annuelles d'émigration, « il n'arrive rien », la vie de la cité est comme suspendue et la chronique est aux abois. Aussi les journaux ont-ils accoutumé, en ces moments de disette, de servir à leurs lecteurs ces faits-divers qui, pareils aux classiques, sont de tous les temps et de tous les lieux, précieuses découpures pratiquées aux jours de l'abondance, qu'on étiquette et range ainsi que des con- serves, pour les menus quotidiens de la saison mauvaise. >K Laissons donc Mrae X... affronter le Pont-du-Diabk, ou M. Z... franchir le Pas-de-l'Ane, comme si l'un et l'autre n'avaient fait que cela toute leur vie, et, pour rester Lyonnais, ne dépassons pas Char- bonnières, où l'Œuvre des Petites Filles des soldats donnait au Casino, le premier dimanche du mois, une grande fête militaire : musique, lâcher de pigeons, ballon, feux d'artifice, bal, — sans oublier la quête, en quoi se résume le programme de toute fête de cette nature. Des milliers de Lyonnais vont chaque année au Casino de Charbon- nières. En est-il beaucoup qui aient exploré la portion de bois, enclose derrière l'établissement ? Il suffirait de peu de chose pour transformer en un parc charmant ce coteau ombreux, aux roches moussues, aux sentiers bordés de bruyère. Une laiterie pourrait être installée tout au bout, et compléterait ce Trianon, autrement plus rustique que l'autre. >j< Pendant que le Midi se mobilisait avec un entrain que ne soup- çonnaient pas ceux qui l'ont parcouru, il y a dix-sept ans, l'armée de