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212 LE DERNIER DES VILLEROY lement ces belles qualités de l'esprit de ces grands hommes des Villeroy desquels il est yssu; mais aussi, le voyons- nous porté d'un grand zèle aux bonnes lettres et pour l'augmentation de sa magnifique bibliothèque qui a près de 40,000 volumes en toutes sciences et en diverses langues, particulièrement des livres espagnols, lesquelz sont tous richement reliez de maroquin incarnat du Levant, avec les armes de ce seigneur (24). » Tous les plats de ces beaux livres portent en effet les armes des Villeroy : d'azur, au chevron d'or, accompagné de trois croix ancrées de même, deux en chef et une en pointe. Nous avons assisté au triomphe de la famille et nous avons vu prospérer dans des limites inouïes cette orgueil- leuse lignée des Villeroy, partie de si bas, montée si haut. Voyons, lorsqu'on est parvenu au faîte des grandeurs com- ment on aspire à en descendre. Nous avons dit que Camille de Neufville était mort le 3 juin 1693. Son frère, le duc Nicolas V, le rude guer- royeur, l'avait précédé de huit années dans la tombe. Il était décédé, à Paris, le 28 novembre 1685 e t a v a i £ e u des ^u~ nérailles magnifiques à Lyon. Son mausolée de marbre noir, admirablement exécuté par Bidaud, le représentait à genoux, entre la Prudence et la Religion. Camille vint le rejoindre, espérant trouver un asile éternel dans cette église qu'il avait lui-même consacrée et bénie (25). Tous deux avaient eu la bonne fortune de s'éteindre en pleine (24) Traité des plus belles bibliotlièquès. (25) Le 30 novembre 1680.