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DOCUMENTS INÉDITS SUR LYON EM 1 7 9 2 I9I matin, malgré leurs réponses franches ils furent constituez prisonniers à Pierre-Cize et leur régiment partit sans eux à huit heures du matin fort mécontent. « Le 8 septembre, un ordre du ministre de la guerre étoit arrivé d'élargir les officiers de Roy al-Pologne. Le maire Vitet l'avoit reçu et lu. M. le ci-devant baron de Chaffoy qui avoit un fils audit régiment en avoit reçu un double qu'il me montra sur les onze heures du matin le neuf. « Le maire Vitet fut instruit par moi que le bruit se répandoit que sous le prétexte de l'égalité, des brigands dévoient se porter à Pierre-Cize pour transférer les officiers de Royal-Pologne à Rouâne, mais qu'ils avoient dessein de les assassiner en chemin. « Comme il me témoigna qu'il avoit des doutes sur ce que je lui annonçois, je lui dis que j'étois sûr qu'il avoit reçu la veille l'ordre de les élargir et il me le nia. « Il étoit onze heures et demie du matin et cette con- versation eut lieu à l'Hôtel commun. « A une heure et demie, après mon dîner, toujours le neuf, je me rendois à un caffé sur le quay Saint-Antoine, j'entendis battre d'un tambour au port du Temple. J'y vole aussitôt et j'y trouvai le commandant du bataillon de Rue Noire à la tète de quinze ou vingt brigands (tous âgés), armés de piques, suivis par à peu près autant de femmes et autant d'enfanssans armes. Le commandant, au moment où il étoit prêt à enfiler le pont de bateaux avec sa bande, m'ayant apperçu me donna en inclinant son épée le salut militaire. « Je demandai à sa suite où elle alloit, elle me répondit qu'elle alloit couper des têtesjà Pierre-Cize. Cette réponse produisit sur moi un effet si extraordinaire que quatre ou