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182 LES SALONS D'AUTREFOIS
i " PAGE DE L'ALBUM Mme s. B.
Aux yeux profanes du vulgaire,
Tous les albums sont des joujoux,
Dont souvent la vogue éphémère
Dépend du caprice et des goûts.
Mais pour une âme généreuse,
Qui ne peut rester oublieuse
Du souvenir des jours passés,
Un album est bien autre chose ;
C'est une arche sainte, où repose
Le secret des plus douxpensers.
C'est un trésor que l'on amasse
A dépenser dans les ennuis ;
C'est un miroir, où rien n'efface
Les traits absents de nos amis.
C'est ainsi que pour vous, madame,
Qui serez riche en souvenirs,
Ce livre peut charmer votre âme,
Dans bien des douleurs à venir.
Lorsque parfois, ouvrant ces pages,
Vous y verrez de toutes parts
Surgir de lointaines images,
Qui chercheront vos doux regards.
Lisant cette feuille première,
Longtemps alors arrêtez-vous ;
Ecoutez ma sainte prière :
Souvenez-vous.