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SOUVENANCES DE 1828 A 1848 IJJ prétendant Charles-Edouard, après la bataille de Culloden. Aussi, depuis 1745, dans toutes les familles Macdonald, qui sont nombreuses, la fille aînée s'appelle Flora. Conclusion : au bout de six mois, en échange d'un por- trait au crayon de la Flora de Ch. Edouard, elles m'ont donné une écharpe tissée aux couleurs de leur clan, que j'ai perdue, sans les oublier, comme le prouve ce récit. Pendant que j'écris ces lignes, il y a peut-être au fond de TEcosse, dans quelque château du Mid-lothian ou des High-lands, de respectables châtelaines, qui repassant dans leur mémoire les épisodes de leur voyage en France, de 1845, retrouvent aussi ces vieux souvenirs, avec le plaisir que l'on éprouve à revoir de vieux amis. Les familles étaient beaucoup plus sédentaires. Pendant l'été, on n'allait pas à la campagne aussi généralement qu'aujourd'hui. Les villes d'eaux, moins nombreuses, étaient moins fré- quentées par les gens valides, et pendant l'hiver les poitri- naires seuls allaient dans le Midi. Les médecins n'avaient pas encore inventé d'envoyer leur clientèle bien portante aux bains de mer, afin d'avpir un peu de temps pour se promener eux-mêmes et dormir tranquilles. Je trouve, du reste, cette idée doublement bonne; car au mois d'août, les bains de l'Océan sur les plages normandes ou bretonnes sont, pour les miens et pour moi, le suprême de la thérapeutique hygiénique et préventive ; et j'ai tou- jours pensé que nos docteurs avaient le droit et le devoir, comme les autres, de s'appliquer le proverbe : Repose-toi pour mieux travailler (otiare quo melius labores). K° 5. — S;ptembre 1887. j2