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SOUVENANCES DE 1828 A 1848 Î73 m= Adrienne, devenue, depuis, M Despatys, mère du con- seiller municipal de Paris (1887). Augustin Jordan, ancien secrétaire d'ambassade à Rome, avec Mgr de Frayssinous, n'était pas certainement un homme d'État comme son frère Camille; mais, j'ai tou- jours entendu dire, par ceux qui les ont connus tous deux, que dans le monde, Augustin avait plus de charme. Dans ses lettres, Mmi de Gérando parle souvent de lui ; on voit qu'elle l'aimait beaucoup. Le baron C..., neveu du premier médecin de Napoléon I", avait une maison qui ne manquait pas d'originalité. Sa conversation était fortement émaillée d'esprit gaulois et sa cuisine était bonne ; elle avait conservé les traditions de l'oncle, le convive et l'ami de Brillât-Savarin (lire la Physiologie du goût). On y voyait beaucoup de monde, quelques artistes dont il se faisait le Mécène, et comme pièce de fond, la com- tesse F., surnommée par lui la Belle des Belles, dont je n'ai jamais admiré que la beauté et même sans enthou- siasme. Ancien page de l'empereur, C... avait été nommé chef d'escadron de cuirassiers à vingt-quatre ans; puis il avait donné sa démission à la fin de l'Empire. Lorsqu'il allait au bal des Tuileries, sous Louis-Philippe, avec son habit de velours à boutons d'or, son haut-de- chausse en satin, ses bas de soie blancs et son épée en verrouil, il avait encore fort grand air. Dans un moment d'expansion, il me disait : « J'avais 6,000 fr. de mon grade, 6,000 fr. que mon oncle me don-