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SOUVENANCES DE 1828 A 1848 167 On causait alors des livres nouveaux, de la pièce nou- velle et de tous les événements passés, présents et futurs, de la société à laquelle on appartenait, et même souvent de celles qui n'étaient pas la vôtre ; pas toujours pour en médire, quelquefois pour y porter envie, parce qu'on paraissait s'y amuser davantage. On.dansait et l'on valsait surtout, quand on avait la chance de rencontrer un pianiste à poigne, de bonne volonté et fortement imprégné de Strauss. La polka r toute moderne, fut inventée pour faire sauter ceux qui, n'ayant pas d'oreilles, ne pouvaient pas valser. On faisait des concerts improvisés, ou des lectures inté- ressantes. Lamartine et Victor Hugo étaient dans tout l'éclat de leur jeunesse et de leur talent, que rien encore n'avait terni. On les savait par cÅ“ur, on vous priait dé les réciter ou de les lire. Le talent de lecteur était fort apprécié. Les romans de Walter Scott venaient de paraître en France, avec un succès inouï; les jeunes et les vieux les lisaient; tous en parlaient avec enthousiasme (1825-28). Depuis le Génie du christianisme en 1802, aucun livre n'avait eu plus d'éditions. La peinture et la musique y prenaient toutes leurs ins- pirations ; c'est à ses descriptions et aux gravures qui les accompagnaient, que l'on doit la renaissance des meubles du Moyen-Age. Dans certaines maisons, une grande table autour de laquelle les dames travaillaient, permettait de jdessiner Ã