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REVUE DU MOIS y^ Il en faut bien parler, puisque c'est, tous les ans, l'événement capital du mois que nous venons d'achever : j'entends les distributions de prix. A quelle époque remonte la coutume de décerner publiquement et solennellement des récompenses aux écoliers? Je soupçonne les usages de la chevalerie de n'être pas étrangers à cette institution. Aux trom- pettes et aux couronnes triomphales des tournois, les Universités ont ajouté les discours. Aujourd'hui, les trompettes sont à peu près sup- primées, en ce sens que les noms des lauréats ne sont plus salués par une fanfare ; des couronnes, il ne s'en donne presque plus; les discours seuls subsistent. Je n'en veux pas médire, car il s'en fait de fort bons. Pour ne citer que ceux dont la grande salle de la Bibliothèque a répercuté l'écho, il y a eu les discours de M. Bayet aux jeunes filles, de MM. Jullien et Caillemer aux cadets des lycées, de MM. Allègre et Cambon aux vété- rans, de MM. Gaspard André et Cambon, déjà nommé, aux élèves de l'École des Beaux-Arts. S'il est permis à Grosjean de remontrer son curé, je conseillerai tou- jours à l'orateur qui porte la parole devant ces sortes d'auditoires, d'évi- ter, son sujet étant à peu près épuisé, de commencer sa dernière période par ces mots : « Je termine... » En effet, il se produit alors, dans la partie jeune de l'assistance, un mouvement d'aise, bien fait pour décou- rager l'éloquence la plus autorisée.