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A LA BIBLIOTHEQUE DE CARPENTRAS 41 avec inexactitude. Schoepflinus, qui dans son Alsatia illus- trata, page 607, en donne un dessin, représente les mains de l'enfant jointes et non croisées; de plus, la frise est muette sur l'animal terrassé. Il prétend que cette pierre est du marbre, et, enfin, corrigeant l'indication donnée par Apianus, il dit que ce monument votif vient de Vindo- bona, où il l'a vu, quelque temps avant de publier sa gra- vure, au cimetière de Saint-Étienne. Faut-il croire Schoepflinus et admettre avec lui que cette inscription vient de Vienne en Autriche, ou bien y avait-il à Vienne, en Dauphiné, un cimetière de Saint-Etienne ? Et alors Apianus, trouvant dans les recueils manuscrits italiens, qui sont les premiers ouvrages sur l'épigraphie, cette indication : Viennes in cœmiterio S. Stephan:, ou bien y ajoutant de sa propre autorité : in cœmiterio S. Siephani, a-t-il eu le tort de confondre trop facilement Vienna avec Vindobona et de classer parmi les inscriptions tirées de la Germanie, Inscriptions Germanicœ, celle dont nous par- lons ? Outre le doute qu'autorise l'inexactitude des dessins en description, inexactitude qui enlève tout crédit aux affir- mations de ces auteurs, il y a une autre raison de donner à cette pierre tombale une origine viennoise. Elle a été comprise, avec l'inscription phénicienne, parmi les objets d'antiquité vendus par les héritiers des de Mazaugues à l'évêque d'Inguimbert; or, si les de Mazaugues avaient de nombreuses relations avec des antiquaires de Vienne en Dauphiné, leur correspondance ne dit pas qu'ils en aient eu avec des antiquaires de Vienne en Autriche. On comprend donc que, de même que l'inscription phéni- cienne leur est venue par la Méditerranée et Marseille, l'inscription latine leur soit arrivée par suite de leurs rap-