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                UNE              VISITE
                             A   LA



BIBLIOTHÈQUE DE CARPENTRAS


           URANT     la première moitié du xvu e siècle, un
              conseiller du Parlement d'Aix, doué d'une
              grande fortune et d'une remarquable intelli-
gence, Peiresc, le Procureur général de la littérature, sui-
vant l'expression de Bayle, consacrait tous ses loisirs à
visiter les plus riches bibliothèques de France et de l'étran-
ger. Partout où il trouvait quelque document intéressant
pour l'histoire de son pays, il le copiait ou le faisait copier,
et c'est ainsi qu'il s'était composé une bibliothèque qui
comprenait, à sa mort, plus de 120 volumes, dont quelques
fragments ont été publiés, mais dont la plus grande partie
est restée inédite. Cette riche collection a été, plus tard,
possédée par deux générations de magistrats, aussi amis
des Lettres et des Arts, qui l'ont même considérablement
augmentée : le conseiller et son fils, le président de Ma-
zaugues. Cette précieuse bibliothèque, qui, bien que par-
ticulière, avait toujours été ouverte aux hommes d'étude,
fut ensuite achetée par l'évêque de Carpentras, d'Inguim-