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22 LE DERNIER DES VILLEROY de luxe pour lui. La race guerrière qui avait porté la cui- rasse et vécu dans les camps, s'était abâtardie à Paris, étio- lée à Versailles et avait à peine la force de se reproduire. Pâle et chétif, ce rejeton de batailleurs ne vivait que par artifice. Nous voyons, en effet, que le 4 décembre 1734, on donnait 600 livres à ses deux médecins : 360 à M. Fal- connet, sans doute Camille Falconnet, de Lyon, de l'Aca- démie des inscriptions; 240 à M. Molin. Aux médecins d'accord ; tout le monde peut avoir besoin d'une consulta- tion; mais nous frémissons! il s'agit ici de bien autre chose ! « Le 11 août 1735, au chirurgien, M. Dumouret, 2,400 livres! » Quelle grave opération a donc eu à subir le malheureux enfant qu'on ait eu à compter une si grosse somme au ter- rible manieur d'acier? Le Mémoire est muet. On voit le compte sans deviner les motifs. Médecins et chirurgiens ne pouvaient aller seuls. Nous trouvons à côté 450 livres 17 sols pour l'apothicaire. L'en- fant avait quatre ans. Pas d'autre réflexion. 11 fallait penser à l'éducation. Malgré la maladie, elle n'a pas été négligée; elle paraît même avoir été brillante. « Le I er mars 1735, on achète une boette typogra- phique : 77 livres 16 sols. » Était-ce pour apprendre à lire? Était-ce un simple jouet ? Dans tous les cas, que de précocité il révèle dans un enfant de quatre ans! Les comptes se continuent au chapitre : Éducation.