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ET LES MARTYRS D'AINAY 9 Malgré le talent et l'érudition des écrivains qui les avaient adoptées, ces deux dernières opinions ne pouvaient souffrir un bien long examen. Si, en effet, il est certain, comme l'ont démontré les fouilles de 1857 et de 1858, qu'un amphithéâtre existait, au temps de la domination romaine, sur l'emplacement du Jardin des Plantes, les études attentives, faites de nos jours, aussi bien sur la véritable situation de la colonie de Lua- dunum, que sur l'organisation administrative de la Gaule, et notamment sur l'ancien Concilium Gallia, nous ont appris que le territoire situé entre les deux fleuves, où, près du temple élevé à Auguste par les 60 nations gauloises, se réu- nissait, chaque année, la grande assemblée des députés des trois Gaules, était un centre de population entièrement dis- tinct de la colonie, fondée par Plancus sur la montagne de Fourvière, et qu'il constituait une sorte de ville neutre, dont l'administration était indépendante de celle de la ville romaine (12). Par la même raison, on ne pouvait placer l'amphithéâtre de Lugdunum dans le quartier d'Ainay, qui était situé, de même, hors de la cité coloniale. D'ailleurs, sur ce terrain d'alluvion, qui était encore une île au xi e siècle (13), on n'avait retrouvé, à aucune époque, les moindres restes de 6ubstruction, ayant pu appartenir à un amphithéâtre. Aussi les plus fermes champions de cette opinion, qui plaçait à la fois le temple d'Auguste et l'amphithéâtre des martyrs à (12) Aug. Bernard, Le Temple d'Auguste et la nationalité gauloise, p. 31 et 90. — Martin-Daussigny, Topographie de Lugdunum au iv= siècle (Congrès archéolog. de 1862, p. 499). — Allmer, L'autel d'Auguste (Revue du Lyonnais, 2= série, tome XXVIII, p. 100 et 104). < (13) Cartulaire d'Ainay, chart. 3 et suiv. : in insuldque Atbanacus vocatur.