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6 L'AMPHITHÉÂTRE DE LUGDUNUM jamais varié sur ce point. Une tradition, pieusement con- servée par l'Église de Lyon, plaçait l'amphithéâtre des mar- tyrs sur la montagne de Fourvière, à une faible distance du palais d'Auguste et du Forum de Trajan, et cette tradition, ils l'avaient acceptée comme un fait pleinement justifié. « Plusieurs ont dit, rapporte Paradin, que celuy (l'am- « phithéâtre) de Lyon estoit en Forvière, près de la Croix « de Colle, où encore se voyent de grandes apparences d'un « grand œuvre et merveilleuses brisées et vestiges d'un « somptueux bastiment ( i ) . » Les ruines, dont nous parle le plus ancien de nos histo- riens lyonnais, n'étaient apparemment que celles du théâtre, dont on voit toujours les restes dans l'enclos du couvent de Notre-Dame-de-la-Compassion. Car aucune autre ruine d'édifice n'est figurée sur le plan scénographique de 1550. N'importe, la tradition que nous transmet Paradin, après l'avoir recueillie lui-même dans les écrits des chroniqueurs qui l'avaient précédé, ne fut jamais révoquée en doute. Car Rubys qui, sur tant d'autres points, se plaît à contredire son devancier, le confirme, au contraire, pleinement, en ce qui concerne la situation de l'ancien amphithéâtre : « Les Romains, nous dit-il, firent dresser un beau et « somptueux amphithéâtre, d'où se voyt encore quelque « apparence de ruynes en une vigne, qui est au-dessus « des Frères Minimes, de l'Ordre de Saint-François-de- « Paule (2). » (1) Paradin, Mémoires de l'histoire de Lyon, p. 14. (2) Rubys, Hist. véritable de Lyon, p. 41.