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144 BIBLIOGRAPHIE. Au revers du petit volume que je présente avec espoir de bienvenue à mes lecteurs, on lit une vingtaine de noms, plus ou moins connus, en regard d'un nombre égal de productions poétiques. Ce sont « les poètes con- temporains » , édition Alphonse Lemerre. L'an prochain, le nom de MUe Louisa Siefert, le titre de son recueil, se joindront à cette liste. Il dépend de vous, lecteurs, et de. l'accueil que vous ferez à ces vers, que ce nom de jeune fille, ignoré des lettrés, devienne — célèbre, je ne. le de- mande pas encore — mais du moins sympathique et connu, que ces rayons, perdus pour la foule, prennent un plus vif éclat, et que le succès d'un jour assure celui du lendemain. Ce livre est un livre d'automne, plus qu'un livre de printemps, en dépit de la jeunesse de l'auteur. On y sent une raison plus mûre, unie à un sentiment poétique plus développé, un talent plus complet que dans tels recueils d'origine semblable. Ce n'est point là de la poésie à l'eau de rose ; ni indifférent, ni banal, ce livre est propre à éveiller la critique comme la louange, à soulever le blâme comme à provoquer l'applaudissement. Il pourra déplaire à quelques-uns, mais il plaira à davantage, à ceux du moins—et ils sont nombreux encore, quoi qu'on en dise •—qui apprécient, en ces temps d'affaissement moral et de passions amoindries, l'expression énergique et forte dans de beaux vers bienrhythmés, d'un sentiment profond, sincère et passionné. Mais ce n'est pas seulement la passion qui vibre dans ces poésies, diverses de formes et d'allures, en réalité toutes unies par un lien invisible formé d'espérance et d'amour, de souffrance et de mélancolie. La division du livre est toute simple : d'abord les impressions naïves de l'enfance, -les aspirations de la jeunesse. Puis le cœur