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82 BIBLIOGRAPHIE. de beauté, d'amour, de fidélité, d'harmonie. La poésie orientale a fait du rossignol l'amant de la rose, l'occidentale le parangon des chanteurs. Dans les domaines du Parnasse, la tourterelle et la colombe symbolisent la douceur et la constance, le paon la richesse, la fauvette la grâce, l'aigle la force. De chaque côté qu'on l'envisage, la gent ailée a d'étroites relations avec les hommes. Elle répond de père en fils à leurs trois mobiles principaux : le plaisir, l'intérêt et l'appétit. Pour le naturaliste, les oiseaux sont un sujet d'étude féconde , pour l'homme du monde de curiosité charmante, pour l'agriculteur d'observation nécessaire. Tandis que les migrateurs prédisent à ce dernier la fin ou le retour des saisons, et les sensibles la pluie ou le beau temps ; que les musiciens charment le toit qui l'abrite ; que les chasseurs d'insectes débarrassent l'air qu'il res- pire ; les pillards grands et petits, effrontément, s'abattent , ceux-ci sur le sillon qui l'alimente, ceux-là sur le colombier qui l'enrichit. L'étude de ces légères organisations ne doit donc pas être né- gligée ; mais il faut se hâter. De nombreuses espèces, déjà dis- parues, ne sont plus qu'un souvenir ; d'autres tendent à dispa- raître. Les archipels de la mer des Moussons ont perdu le dronte et les oiseaux gigantesques dont les œufs, découverts à Madagascar et à la Nouvelle-Zélande, élèvent presque jusqu'à la certitude zoogénique la fable du Rock, cette merveille des merveilleuses pérégrinations de Sind-Bâd. La voluptueuse Taïti pleure l'oiseau bleu, couleur du temps, que nous croyions créé par l'imagination de nos nourrices; c'était une ravissante tourterelle du plus riche azur. Commune au temps de Forster, elle s'éteignait il y a trente ans, traquée par les pourvoyeurs de collections.Grâce à cette pas- sion destructive, la fin du siècle verra s'effacer du livre de vie ces splendides émules du paon : le menure-lyre, ainsi nommé de la forme réfléchie de ses pennes caudales, et l'oiseau de paradis que les premières relations disaient, faute d'organes de préhension, un pur habitant des milieux atmosphériques. Chez nous mêmes, les frères les plus innocents de ces magnifiques ptériens deviennent de plus en plus rares. La disparition des bois, l'arrachage des haies,