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478 MONOGRAPHIE CES ARMOIRIES qui couvraient ses rues de ruines, et menaçaient de faire périr tous les bons citoyens. Cet événement, dont on voudrait pouvoir taire les détails et les résultats, est trop important au point de vue des armoiries, pour n'être pas au moins cité, puisque, vingt-quatre ans plus tard, il y fut consacré par une figure allégorique. Mais en vain les Lyonnais sacrifièrent le plus pur de leur sang, abandonnés à eux-mêmes, trahis, enveloppés par un volcan deflammeset de fer, ils résistèrent jusqu'au jour de la ruine des derniers remparts, et, le 9 oc- tobre, l'armée conventionnelle entra a Lyon, pour y ajouter d'autres ruines et d'autres cadavres ! Heureusement, la réaction ne tarda pas à se faire sentir; peu à peu furent renversés et suppliciés les sanguinaires chefs de la révolution, et, sous les auspices du plus grand homme de notre siècle, notre ville chercha à se relever de ses ruines. Maintes fois, à son passage, ii avait été impressionné de noire triste situation; tout était à reconstituer : adminis- tration, culte, commerce. Napoléon s'y consacra avec zèle, et les Lyonnais lui doivent en être à jamais reconnaissants. Le 29 juin. 1800/, il posa la première pierre des façades, el cette cérémonie est !e prélude de notre restauration : le 9 juin 1803, l'archevêque S. Fesch officia pontificalemenl à la cathédrale de St-Jean. Le 24 mai 1804, Napoléon est empereur des Français, et il fait revivre la plupart des anciens usages des cours. Par lui, des généraux, des magistrats et des savants furent nommés ducs, barons et comtes, et dès lors on ressuscita les armoi- ries ; il y eut l'armoriai de l'Empire. Le 17 mai 1809, seulement, parut un décret dans lequel, entre autres dispositions, il était annoncé que les villes, sur leur demande, recevraient des lettres patentes leur accordant des armoiries, et qu'elles ne pourraient en avoir et en porter sans cette autorisation.