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472                    ARQUEBUSIERS DE LYON.

Iranger (1), cette humble milice, dont le rôle ne fut, comme
on le voit, ni tout à fait obscur, ni même, au besoin, tsans
gloire, devint, par la suite, un des agents les plus utiles et les
plus actifs de l'autorité consulaire, qu'elle servit jusqu'à la
Révolulion,avecunzèIeel un dévoûment à toute épreuve (2),
   La mesure, toute de prudence, que nous venons de rappor-
ter, avait été provoquée par le Consulat lui-môme, à qui
elle était impérieusement commandée par la nécessité de
réprimer, sur le champ et avec énergie, les excès auxquels
ne se livraient que trop fréquemment les étrangers de toutes
nations, que l'importance, sans cesse croissante, des foires
franches de Lyon (au nombre de quatre par an), attirail alors
en foule dans ses murs—«dont elle (la ville) est, plus habitée,
disent les lettres patentes, que par d'aullres nos subjeclz. »
    Ceux des anciens arquebusiers qui ne furent pas compris
 dans la récente organisation, continuèrent de s'exercer au tir
 de l'arquebuse, dans les mêmes formes que par le passé.
    Un ancien usage, qui avait pris naissance dans leXVIIe siè-
cle, voulait que, sur une invitation en règle, faite par les
 chevaliers de l'arquebuse, le prévôt des marchands et les
 échevins assistassent en corps à l'ouverture de leur prix. —
Par ordonnance du 5 septembre 1709, renouvelée en 1735,
le Consulat avait définitivement fixé à quarante le nombre des
 chevaliers, officiers compris ; mais cette disposition ne fut
 pas rigoureusement observée, du moins en ce qui touche
 les derniers. On lira plus loin la description de leur costume,
qui était aussi riche qu'élégant.
  (1) Notamment sous Louis XIII, ausiége de Salces en Roussillon ( 1639-40).
  (2) Au risque d'être accusé de minutie, nous dirons que l'uniforme de
ces gardes du Consulat se composait d'un justaucorps de drap violet-cra-
moisi — couleur de la ville — d'une veste et d'une culotte rouge ga-
rance pour la troupe , ccarlate pour les officiers et sous-officiers , avec le
chapeau bordé d'argent, et que, vers 1750, on leur donna l'habit bleu
qu'ils gardèrent jusqu'en 1789, époque de leur suppression.