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444 BIOGRAPHIE DE LA MUEE. Le goût n'était plus à ces fortes études: les mêmes résultats se produisirent à Lyon, à la mort du P. Menestrier qui, lui aussi, laissa inachevée son Histoire consulaire. Les compilateurs qui le suivirent et qui se qualifiaient du nom d'historiens se bornèrent à écrire des abrégés extraits des auteurs précédents. On tomba dans les redites ; et la méthode, qui dure encore, de faire des livres avec des livres, fut pendant de longues années toute la science des historiographes de province. En Forez, ce fut bien autre chose; il n'y avait rien, on ne fit rien. Si le P. Menestrier n'avait laissé quelques pages empruntées à La Mure, si les auteurs de Y Art de vérifier les dates n'avaient résumé le peu que l'on connaissait sur les comtes de Forez, c'est à peine, il y a trente ans, si l'on aurait su que le Forez avait eu ses seigneurs parti- culiers. Aussi, lorsque à cette époque, M. Auguste Bernard rap- porta de la bibliothèque d'Auxerre les précieux manuscrits de La Mure, ce fut une découverte et une véritable révélation de tout le passé de la province. Comment et par quelles vicissitudes, le manuscrit de l'Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez était-il passé du eabinet de La Mure dans la bibliothèque du chef-lieu dû département de l'Yonne ? Les détails de cette curieuse Odyssée sont rapportés dans la préface de l'Inventaire des titres recueillis par Samuel Guichenon, publié par MM. Paul AU ut et Yemeniz, dans la Notice biographique sur La Mure de M. Auguste Bernard et dans sa Notice historique sur la bibliothèque La Valette. A la mort de La Mure, ses papiers et ses ouvrages manuscrits devinrent la propriété de l'un de ses neveux, M. de La Mure de Bienavant. Celui-ci fit don à M. Pianelli de La Valette de trois volumes de notes manuscrites qui avaient servi à son oncle pour son Histoire du pays de Forei et pour son Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Fores. Ce M. de La Valette était riche et érudit. II avait formé à Lyon, dans l'hôtel de Malte situé place Bellecour, où il habitait, un cabinet de curiosités et une biblio- thèque considérable composée en partie de livres et de manuscrits sur l'histoire du Lyonnais, du Forez et du Beaujolais. Il possédait tous les recueils manuscrits de Guichenon, qui font aujourd'hui