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                    ANNIBAL ET LE RHONE.                    385

sions... Qu'ii est grand et fort, qu'il aime la guerre, les
désastres et surlout les bouleversements.
   C'est cependant dans ce lit tout préparé, mais délaissé, que
l'opinion générale l'a fait couler depuis les temps les plus
reculés jusqu'à l'occupation romaine; et celte opinion s'est
fortifiée par celle des ingénieurs qui ont opéré le dessèche-
ment des marais de celle localité, exécuté de 1812 à 1818,
en verlu du traité du 7 août 1807, et du décret du 22 octobre
1808.
   Partout, à deux mètres environ de profondeur, dans ce
sol tourbeux qu'ils ont fait creuser, ils ont trouvé le sable et
le cailloutage du Rhône. Cette même preuve se trouve encore
sur un plan un peu plus élevé, dans des terres argileuses, au
bas des coleaux de Granieu, Corbelin, Veyrin et autres, ce
qui semblerait indiquer que le sol de son lit s'est abaissé avec
le temps et depuis la bifurcation dont nous parlerons ci-
après.
   La hauteur où gisent encore ces graviers, depuis la der-
nière époque (dans le marais proprement dil), est encore à
six mètres au moins au-dessus du sol actuel du Rhône, entre
Cordon et Braignier.
   D'après cela, serait-il étonnant que le Rhône, alors con-
tenu entre les coleaux de Corbelin, Veyrin, Thuellin, Curlin,
sur sa rive gauche, et ceux des Avenières, du Bouchage, de
Moreslel et de Sermerieu sur sa rive droite, formant en-
semble un vaste plateau qui s'appuyait aux montagnes du
Bugey, eût coulé dans la vallée de Saint-Chef, les marais de
la Verpillière, et eût franchi tout l'espace qui les sépare des
plaines de Lyon, en coulant le long des coleaux de Saint-
Laurent et Saint-Denis do Bron, et jusqu'à Sainl-Sympho-
rien d'Ozon, qui paraît être la penle naturelle où. il recevait
l'Ain et la Saône réunis ?
   Ce raisonnement s'appuyera encore sur la carte géologique
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