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3G0 ÉLOGE DE M. I>E CHAIXTElAtJZE.
ne retrouve nulle part avec une vérité plus simple, et partant
plus pénétrante, l'influence civilisatrice du christianisme sur
les vraies richesses et les vraies gloires de l'Italie. Personne
n'a mieux senti et jugé cette noble ville de Rome' avec
son repos fécond et ses travaux immortels. Ses hommages
à la science, a la charité et à la prospérité de Rome, sont la
plus éloquente réponse à des passions qui finiront par in-
digner les opinions les plus dissidentes , et par servir la vé-
rité en imprimant un sceau providentiel à sîm triomphe.
Je fus longtemps le collègue et je restai toujours l'ami de
cet homme de bien. Il m'est doux de louer sa mémoire
devant cette brillante élite d'une cité qui occupa toute sa vie
et gardera toujours son noi».
Enfin, Messieurs, il y a quelques jours a peine, un nou-
veau vide se faisait dans nos rangs. La mort nous enlevait
M. Edouard Servan de Sugny, qui honora la magistrature et
resta toujours cher aux lettres. Cette perte nous a paru dou-
blement douloureuse en nous rappelant celle de son frère.
Tous deux avaient dignement porté un nom honorable, tous
deux s'étaient fait distinguer par l'étude, l'intelligence, le
caractère. L'un avait savamment puisé dans les trésors de
l'ancienne Grèce, l'autre avait interrogé l'Orient moderne
et redit les accents de la Muse ottomane. Tous deux
siégèrent dans nos rangs, et tous deux s'étaient alliés a un
de nos plus éminents confrères qui pourra encore, au milieu
de vous, honorer et perpétuer leur mémoire.
Il appartiendra un jour a mon successeur de louer
M. Servan de Sugny dans cette triste revue de regrets funé-
raires, que ramène inexorablement chaque année ; mais je
n'ai pu me défendre d'un hommage à ces amitiés de la
première jeunesse qui deviennent plus chères encore au
déclin de la vie.
Toutefois, un devoir plus sacré m'appelle. Plus que tout