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ont prêté leur concours en mettant à son service leur talent et
les plus beaux morceaux de leur répertoire. Et certes, M. Pontet
a bien mérité ce succès ; c'est à sa persévérance que nous
devons le goût de la musique sérieuse, qui est chaque jour
plus appréciée des Lyonnais.
   Le même jour, à la même heure, M. et Mme Viereck donnaient
une matinée musicale avec le concours de M. A. Gros. Il est
vraiment malheureux que les fêtes musicales s'enchevêtrent de
la sorte; aussi n'est-ce que par probabilité que nous pouvons
dire que ces trois exécutants ont enlevé, avec la verve q"ui les
caractérise, les morceaux annoncés sur leur progamme.
                                                         Emile GOIMET.

                  CORONIQUEJ,OCALE.
   L'espace nous a manqué dans notre dernière livraison pour dire tout ce
qui avait plus particulièrement préoccupé les esprits pendant le courant du
mois, signaler les livres nouveaux, indiquer les découvertes archéologiques
faites dans la cité et surtout donner un triste adieu à ceux que nous voyons
disparaîlre du milieu de nous. Le docteur Pointe qui avait honoré la Revue
du Lyonnuis de sa collaboration n'a eu que deux lignes tronquées au lieu
de la notice nécrologique qui lui avait été préparée ; aujourd'hui ce sera
pis encore ; nous ne pourrons dire un mot des livres nouveaux, parmi
lesquels une brochure de seize pages, une des meilleures oeuvres de M. Victor
de Laprade, Pro arts etfocis, dont nous voudrions vainement citer les beaux
vers, cri d'alarmes devant les foyers menacés, défi porté à ces esprits éter-
nellement sceptiques et railleurs toujours empressés à jeter le ridicule sur
b s choses les plus graves et les plus sérieuses, réponse d'un cœur indigné
à ces théories que nous avons entendu développer naguère en faveur de
Rabelais et de son école :
           « Et moi, je n'en ris pas, j'exècre les railleurs,
           Un bon mot n'a jamais rendu les gens meilleurs.
           Je parle sérieux et me contiens à peine ;
           Grâce à Dieu! j'ai gardé la vertu de la haine.

           Moi, quand j'ai vu le mal debout sur mon chemin,
           J'y marche le front haut et la hache à la main. »
   L'espace nous manque pour copier cet admirable tableau de famille dans
lequel l'auteur a su buriner en traits qui ne passeront pas, le portrait de
tous ceux qu'il aime. Mais sans doute nos lecteurs ont la brochure entière et
nousnous consolons en pensant que nos citations ne leur apprendraieutrien.
   L'espace nous manque pour dire nos impressions au sujet de ces ruines
romaines, de Cette naumachie célèbre que les travaux du chemin de fer
de la Croix-Rousse mettent à découvert ; il nous manque et nous le regret-
tons davantage en voyant que nous ne pouvons esquisser la vie d'un artiste
consciencieux et modeste, de ce maître que notre écolo de peinture vient
de perdre, qui a pendant vingt ans proné le travail sérieux, combattu les
tendances frivoles, repoussé l'a peu près et le facile et créé des élèves, l'or-
gueil de notre ville, de M. Vibert qui a attaché son nom à une œuvre hors
ligne et qui n'avait ni médaille ni ruban sur son drap mortuaire ; nous
reviendrons sur l'existence de cet homme de bien si digne d'être admiré
et si humble. Aujourd'hui nous devons nous arrêter, mais nos adieux pour
être si courts n'en sont pas moins tristes et affectueux ; nos regrets vifs et
profonds.                                                        ^ ' ^'
                         Aimé VINGTRINJER, directeur-gérant.