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324 BIOGRAPHIE DE LA MURE. sonne du monde. J'ay une joye que je ne puys vous expliquer de la nouvelle pensée que nostre françoise Pallas vous a faict prendre pour l'histoire de sa souveraineté de Dombes. Je ne sçays si vous traitterez encore le Beaujollois, vostre lettre ne le disant pas ouvertement. Si vous faictes l'un et l'autre, ma joye sera encore plus grande, et je ne faics nul doubte qu'en la recherche de vos tiltres, vous n'en trouviez beaucoup de nos vieux Comtes. Je me confie donq à vostre générosité extresme que vous m'en ferez part, et que vous aurez la bonté de m'en envoyer des copies; je dis pour ce qui concerne nos Comtes, et c'est la seule maison de Forez, car pour nostre noblesse, c'est une matière trop vaste pour moy, et que je laisse à entreprendre à une personne qui âyt plus de loisirs que moy. Mon travail n'a pour fin que ma petite récréation de cabinet, que je trouve mieux en la recherche de ceste ancienne Maison de nos Comtes et de leurs actions et faits mémorables. Quand vous trouverez donc de leurs contracts, sur-tout testamens ou mariages, comme vous le pouvez faire aux origines que vous me marquez, je vous prie et vous croys trop bon pour espérer que vous m'en ferez part. Pour moi, Monsieur, je tiens à une insigne gloire la demande que vous me faictes, sans que je présume pour cela de pouvoir ajouter rien à vos belles lumières ; mais comme elles se tirent des choses de faict et que j'ay acquis quelques cognoissances des pays qui touchent cestuy-cy, je vous asseure que tout ce que je sçauray et auray tiré qui vous pourra servir pour ceux sur lesquels vous devez travailler, je vous le communiqueray sans réserve et avec toute la joye imaginable, espérant que nostre communication pourra escîaircir plusieurs difficultés réciproques de nos travaux , quoyque les miens ne doibvent estre mis en aulcune comparaison avec les vostres. » « Vous voyez, dit-il à la fin, parla liberté que je prends, le désir que j'ay que vous en usiez de même avecque moi. » Dans une lettre datée de Montbrison, le 1 er de l'an 1660, La Mure entretient l'historien bressan de ses deux opuscules sur le prieuré de Beaulieu et sur l'abbaye de Sainte-Claire qu'il lui avait envoyés.