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RECHERCHE DES ANTIQUITÉS. 309 des plus vraies, une des plus durables, celle que donne la science (1). Dans un avertissement placé en tête de la nouvelle édi- tion de Spon, M. Monfalcon annonce qu'il a reproduit l'ancien texte avec la plus scrupuleuse exactitude ; il s'est abstenu de toute correction au style et même a l'orthographe parfois étrange de l'auteur. Ayant sous les yeux l'exemplaire corrigé par Spon lui-même, il a tenu compte de toutes les notes ma- nuscrites dont il était enrichi. Les passages raturés par l'au- teur ont été supprimés, les corrections et additions qu'il avait indiquées ont été intercalées, de sorte que s'attachant a faire tout ce qu'eût fait Spon lui-même, s'il eût assez vécu pour donner cette nouvelle édition, M. Monfalcon a reproduit la pensée même de l'auteur dont il a religieusement respecté les intentions. Tout devait concourir à faire du livre de Spon un monument digne de l'illustre antiquaire et de la ville de Lyon, aussi l'Académie ne sera pas étonnée d'apprendre que M. Mon- falcon a soigné avec une sorte d'amour tous les détails de l'exécution typographique. Il a été en cela parfaitement secondé par le goût si fin et si éclairé de M. L. Perrin qui a mis à la disposition de l'éditeur ses belles lettres augus taies et ses types si heureusement imités de ceux du XVIe siècle. Ce livre est enrichi d'un très-grand nombre de gravures et d'un portrait de Spon gravé d'après celui d'Ogier. Enfin, l'éditeur et l'imprimeur croyaient ne pouvoir trop faire pour un des savants dont la ville de Lyon s'honore le plus. Cette édition nous fait toutefois éprouver un regret. La bibliothèque de la ville possède plus de cinq cents lettres authographes adressées à Jacob Spon ou à son père, et plus de quatre-vingts lettres de l'antiquaire lui-même. Pour- (I) Né en 1647, à Lyon, il mourut à Vevay, en 1685.